Les attraits de la ville la plus peuplée du Haut-Rhin résident dans son histoire industrielle exceptionnelle, que reflètent ses musées techniques réputés. Autant d’occasions de découvrir l’origine de notre société moderne tout en se divertissant.
Autrefois surnommée « la ville aux cent cheminées » en raison des usines qui y fleurissaient, Mulhouse a fait fructifier son passé en créant des musées spectaculaires et instructifs. Transports, vie quotidienne, mode, énergie… : il y en a pour tous les goûts. « Pour comprendre cette ville ouvrière et cosmopolite, à part en Alsace, il faut commencer par la place de la Réunion », avait recommandé Philippe Bresson, notre contact local. D’origine marseillaise, ce retraité d’EDF nourrit pour sa commune une passion qu’il partage en étant ambassadeur bénévole (ou greeter).
Nous voici donc sur la vaste esplanade pavée qui s’étend devant le temple Saint-Étienne. Aux beaux jours, les terrasses s’y déploient. Pas de maisons à colombages mais des façades aux teintes vives. La plus frappante est celle de l’ancienne mairie, couleur pourpre et décorée de trompe-l’œil dorés.
De l’immense temple Saint-Etienne au style néo-gothique, achevé en 1868, à l’ancien hôtel de ville de Mulhouse abritant un musée gratuit, le centre ville historique regorge de pépites. ©Julien Millet/CCAS
À l’intérieur, on admire la salle du conseil, ornée des armoiries des bourgmestres successifs et du blason de la cité, une roue de moulin à eau. On embrasse alors cinq siècles de l’histoire de Mulhouse, ville libre d’Empire, puis république indépendante alliée à la Suisse, avant son intégration à la France en 1794.
Rue du Sauvage, dans l’un des restaurants alsaciens, on peut goûter des spécialités telles que le fleischnaka (« escargot de viande »), avant d’emprunter le tram-train. Direction le nord-ouest. Au passage, on aperçoit la tour de l’Europe, gratte-ciel aux trois façades concaves, symbolisant les trois pays frontaliers : la France, la Suisse et l’Allemagne.
Musée de l’impression sur étoffes : tout l’univers du décor textile
Outre 6 millions d’échantillons, le musée conserve près de 50 000 documents textiles : métrages, dessus-de-lit, foulards, châles, etc. du XVIIIe siècle à nos jours. ©Julien Millet/CCAS
Nous poursuivons la visite en nous rendant au Musée de l’impression sur étoffes, au bord du canal Rhin-Rhône. Dans les premières salles sont exposés des tentures et des châles en coton imprimé de motifs floraux délicats. Ces pièces admirables aux couleurs chaudes furent importées d’Inde et de Perse dès la fin du XVIe siècle.
Chatoyants et légers, solides de surcroît, ces tissus appelés « indiennes » firent fureur dans l’aristocratie au XVIIe siècle, ce qui poussa des bourgeois mulhousiens à initier une production locale. Dès 1746, la ville devint l’un des foyers européens du tissu imprimé. Le musée possède d’ailleurs une « tissuthèque » d’envergure, qui attire des professionnels du monde entier.
Au fil du parcours, on apprend comment, à l’origine, les ouvriers pressaient des planches de bois gravé sur le tissu pour obtenir les motifs, le rôle joué ensuite par la mécanisation et la chimie, et combien l’industrie textile a façonné l’urbanisme de Mulhouse, notamment avec la cité ouvrière (que l’on peut visiter).
Musée Électropolis : l’électricité dans la vie quotidienne
De la première pile électrique à l’impressionnant groupe électrogène à vapeur de 170 tonnes autour duquel a été construit le musée, Électropolis regorge de pépites sur l’histoire de l’énergie électrique. ©Julien Millet/CCAS
Au Musée Électropolis, le musée de l’électricité, une place de choix est réservée aux enfants, qui apprennent en s’amusant grâce aux démonstrations sur l’électrostatique (notamment celle où les cheveux se dressent sur la tête !), aux jeux à manipuler et à une enquête à mener dans le Jardin des énergies. Les adultes peuvent aussi mieux cerner l’utilisation de l’électricité, énergie à la fois banale et méconnue.
L’attraction principale est la gigantesque machine à vapeur Sulzer, qui entraîne un alternateur BBC. Dans un bourdonnement envoûtant, la grande roue du rotor tourne en continu, comme lorsqu’elle fournissait de l’énergie à la filature DMC, jusque dans les années 1950. Un vrai spectacle.
Dans une scénographie soignée, sont présentés des objets scientifiques mais surtout une immense collection d’objets domestiques anciens, souvent étonnants. Dans le jardin, roues de turbine, centrales photovoltaïques, énormes disjoncteurs et autres matérialisent la production d’électricité.
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Cité du train : voyage dans le temps à bord d’un vapeur
Anciennement Musée français du chemin de fer, la Cité du train est le plus grand musée ferroviaire d’Europe. ©Julien Millet/CCAS
Dans la halle dédiée à l’âge d’or du chemin de fer, la micheline sur pneus, le train chasse-neige, une voiture voyageurs de l’été 1936 (dans laquelle on peut prendre place !) et les compartiments luxueux des wagons Pullman donnent corps à l’histoire, qui devient grandeur nature.
En face, se dresse le bâtiment multicolore de la Cité du train, le plus grand musée ferroviaire d’Europe. « Il a vu le jour à Mulhouse, car on y a longtemps fabriqué des locomotives à vapeur, avait précisé Philippe. C’est un musée dont je ne me lasse pas : il se renouvelle souvent. »
En pénétrant sous la première halle, on est saisi par la taille monumentale des locomotives à vapeur qui ont transporté nos aïeux. Une ambiance sonore et de courts films évoquent différentes thématiques, comme la « bataille du rail » livrée par la Résistance contre l’occupant allemand. Plus loin est dévoilé le mécanisme de la traction à vapeur. On peut aussi comparer la plus ancienne « loco », datant de 1844, couleur vert pomme, à la motrice du TGV de 1981, dont l’orange vif réveillera des souvenirs chez beaucoup.
Cette exploration du patrimoine industriel pourrait se poursuivre dans une demi-douzaine d’autres musées, dont celui de l’automobile, de renommée internationale. On peut préférer le vaste Parc zoologique et botanique, ou un festival de spectacle vivant de qualité, comme Scènes de rue en juillet, entièrement gratuit, ou Momix en janvier – tous deux partenaires de la CMCAS Mulhouse. La ville alsacienne est, en effet, tournée aussi largement vers le présent.
Où séjourner avec la CCAS ?
À g., le village vacances de Munster ; à dr., le village vacances de Kaysersberg. ©Bertrand de Camaret/CCAS
À Munster (Haut-Rhin). Le village vacances, en convention, est situé au cœur d’une des plus belles vallées du versant alsacien des Hautes Vosges, dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges.
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À Kaysersberg (Haut-Rhin). Le village vacances CCAS est installé à 1 kilomètre du centre-ville médiéval, dans la vallée de la Weiss, et dominé par les ruines d’un château du XIIIe siècle.
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