La retraite, qu’est-ce que ça change ?

Chaque année, 7 000 agents des Industries électriques et gazières partent en « inactivité ». Comment ont-ils vécu cette transition ? Témoignages à distance.

« L’organisation de la vie est quand même chamboulée »

Jeanne-Marie, retraitée d’EDF Rhône-Alpes (direction commerciale) depuis mai 2014. Habite Saint-Cassin (Savoie)

©E.Raz/ccas

Jeanne-Marie ©E.Raz/ccas

« Avant de partir, je me suis renseignée sur l’aide aux personnes âgées, et j’ai discuté avec des retraités présents dans des commissions de la CMCAS, en vue de m’impliquer. En octobre, j’ai suivi une réunion de retraités organisée par EDF. Aujourd’hui, j’ai beaucoup d’occupations concernant le périscolaire dans ma commune. Chez moi, je bricole beaucoup, je fais du scrap-booking, de la carterie, du mail art, je lis, je vais au cinéma, je fais de la moto avec mon ami. Et puis je suis grand-mère de sept petits enfants… Je n’étais pas inquiète à l’idée de partir à la retraite, car je savais que je ne manquerais pas d’activités. Mais ça se prépare, il faut y penser. L’organisation de la vie est quand même chamboulée. Un point noir : j’ai eu quelques déboires administratifs. Je n’ai pas perçu ma première pension et on m’a retiré mon tarif agent. On n’est pas bien accompagnés sur ce plan là. Mais à part ça, je vis très bien ma retraite ! »

« En définitive, je suis extrêmement occupé, comme avant »

Jean-Pierre, retraité d’EDF (chargé d’affaires dans la construction d’ouvrages électriques). Habite Avignon.

« Ma femme avait cessé de travailler pour invalidité depuis deux ans, j’ai obtenu une retraite complète bien avant 60 ans. J’avais un travail très prenant et je n’ai jamais vraiment pensé à la retraite. Mes passions sont si nombreuses que je n’ai eu aucune difficulté à ce moment de ma vie. J’adore la musique. Je fabrique des instruments ; mon garage est un véritable atelier. J’aime la moto, la pêche, je suis président d’un groupe de country-club, je skie, et je bricole énormément. En fréquentant régulièrement les centres de vacances CCAS, je continue à avoir des liens avec des collègues de tous âges. Ma femme fréquente le club de poterie de la SLVie de Tricastin. On se crée aussi de nouveaux liens comme ça. En définitive, je suis extrêmement occupé, comme avant. »

« Les enjeux ne sont plus les mêmes, le collectif disparaît »

Bertrand, retraité d’EDF (préventeur) depuis avril 2013. Habite à Bourgoin (Isère)

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« La retraite, je n’étais pas prêt. Je travaillais énormément. Je me déplaçais dans toutes les centrales de France, je voyais beaucoup de monde. Je n’arrêtais jamais. Passionné d’électronique, il m’arrivait de retourner le samedi au boulot faire mes expériences. Bien avant de partir, je redoutais le regard des autres. Mais dès que j’ai été en inactivité, à 60 ans, j’ai décompressé. Les horaires, les contraintes, les rendez-vous, les réunions, les dossiers… on coupe très vite le fil. Une autre organisation se met en place : ce que l’on ne fait pas, on le fera plus tard. Les enjeux ne sont plus les mêmes, le collectif disparaît. Aujourd’hui, j’essaie de rattraper le temps perdu et de passer plus de temps avec ma famille. J’ai pas mal d’activités : musique, astronomie, vidéo, photo, sport. J’ai passé mon brevet de pilote d’ULM en 2012. Je m’intéresse aux nouvelles technologies. Continuer à apprendre est pour moi essentiel. Tout comme rester en forme physiquement. »

« Ce qui a changé ? Je ne me lève plus le matin pour aller au travail »

André, retraité du RTE Rhône depuis 2011. Habite Lyon.

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André ©E.Raz/ccas

« Rapidement après être entré GRPH Rhône, en 1979, j’ai encadré des séjours jeunes, et je continue ! À 55 ans, j’ai abordé ma retraite en sachant qu’après, toute cette activité extra-professionnelle allait continuer. Et c’est le cas. Ce qui a changé ? Je ne me lève plus le matin pour aller au travail. J’ai le temps de m’occuper de mes petites filles et de faire plus de choses en famille. En définitive, ce passage je l’ai vécu au moment où je me suis dit : je vais pouvoir faire tout ce dont j’ai envie. Mes hobbies tournent beaucoup autour du sport et de la montagne. Qu’il s’agisse de séjours ou de rencontres sportives, j’aime organiser des activités pour les autres et rencontrer des gens de tous horizons. Depuis 1982, j’ai organisé et encadré quelque 180 séjours et rencontres sportives… J’essaie de partager ce que j’aime. Ce qui existe au sein de nos IEG est unique. Si nous voulons que cela perdure, il faut s’en occuper. »

« La retraite ? Ça ne me faisait pas très envie. »

Lucette, retraitée d’ErDF Savoie Technolac depuis juillet 2013. Habite Chambéry (Savoie)

« La retraite ? ça ne me faisait pas très envie. L’image du retraité n’est pas très positive, car cela évoque le vieillissement. J’aurai pu continuer plusieurs années, car j’aimais mon travail, le rythme, l’ambiance. J’ai suivi une formation de deux jours qui m’a appris de petites choses. Aujourd’hui, je fais partie d’une section informatique et de la section couture de la CMCAS. Cela me permet de maintenir le lien social. Pour être en forme, une dizaine d’heures de sport par semaine (gym douce, badmington, natation, rando en montagne) et de belles balades avec ma chienne. J’aime aussi retrouver les collègues encore en activité autour d’un plat de diots, une de nos spécialités savoyardes »

« Je n’ai pratiquement rien changé à mes habitudes. »

Robert, retraité d’EDF depuis quinze ans (exploitation électricité puis agence clientèle). Habite Le Conquet (Finistère)

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« J’ai beaucoup aimé mon travail. Mais lorsqu’il y a eu une possibilité, j’ai fait une demande. Je suis parti à 53 ans et demi, très progressivement du fait de congés à solder et en formant un jeune de 19 ans. J’étais d’autant plus content que mon gendre et l’une de mes filles avaient besoin d’aide pour construire leur maison. J’ai toujours aimé bricoler ; je sais à peu près tout faire dans une maison.

La retraite ? Je n’y ai pas vraiment pensé. Je n’ai pratiquement rien changé à mes habitudes. Je faisais du sport trois fois par semaine ; aujourd’hui, j’en fais tous les jours. Avant, je me levais à six heures moins cinq pour regarder les infos avant de partir. Aujourd’hui je me lève autour de 6 h 30. Je ne me suis jamais ennuyé. Et je ne regarde pas plus la télé qu’avant… »

 

 

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