Une matinée en compagnie des aspirants au BAFD (brevet d’aptitude aux fonctions de directeur), qui étaient en formation à La Ville-du-Bois, dans l’Essonne, en février dernier.
Ils ont tous une expérience de plusieurs années dans l’encadrement de colos et s’apprêtent à devenir directrice ou directeur. Ce matin-là, dans la vaste salle d’accueil de La Ville-du-Bois, les uns travaillent sur le thème de la responsabilité et de la législation. D’autres, comme Sarah, Clément, Corentin, Asma, Alia et Coline sont invités à réfléchir sur ce qui est important pour avoir une bonne cohésion d’équipe et que la colo se passe bien. À leurs côtés, Patrick Rabet, directeur de formation, qui les écoute. Corentin se lance. Il évoque « de petites incompréhensions qui peuvent dégénérer. Face à cela, quels sont les outils ? Avons-nous des moyens nouveaux pour communiquer et mieux retranscrire le projet pédagogique ? »
Clément enchaîne. Pour lui, même si le conflit est inhérent à la vie en société, c’est mieux de ne pas en arriver là. Ils sont tous d’accord, ils préféreraient l’éviter. « Et pour cela, c’est crucial de bien communiquer, non ? » Pour d’autres, l’important est de mieux situer son rôle dans l’équipe. « Définir sa place en tant que directrice est essentiel », pointe Sarah.
Besoin de contradiction
Justement, « la plupart du temps on doit gérer des conflits… que l’on génère soi-même », affirme le directeur de la formation, intervenant avec parcimonie. On arrive avec son projet et ses bonnes idées, qui ne correspondent pas forcément à ceux des autres. Mais, ajoute-t-il, « dans un groupe de travail qui va vivre 24 heures sur 24 ensemble, le conflit est inévitable. Il ne faut pas nécessairement le craindre, un groupe qui n’est pas en conflit est mort ». Autrement dit, la marche d’un projet a besoin d’être contrariée.
« Votre projet de base doit pouvoir être négocié, en tout cas sur la forme. » Il ajoute que dans un projet pédagogique, certaines modalités ne sont pas centrales : par exemple, inutile de s’arc-bouter sur l’heure du petit déjeuner… À son tour, Asma interroge le processus de décision. « Nous parlions hier du fait que la majorité l’emporte lors d’une décision collective. J’ajouterai qu’il est important de comptabiliser les votes blancs. » Alia : « S’ils sont majoritaires, nous n’aurons aucune réponse à nos problématiques. » Oui, module Asma, « mais cela nous incitera à réfléchir encore un peu plus sur la question, non ? » En colo, on ne badine vraiment pas avec la démocratie.
Quel projet éducatif pour nos Activités sociales ?La réactualisation du projet éducatif des électriciens et des gaziers – grand chantier de l’année 2016 – a rendez-vous au Cap d’Agde les 13 et 14 mai prochains. L’occasion de clarifier le regard que portent les Activités Sociales sur la société d’aujourd’hui et de bâtir ensemble des réponses contemporaines. |