Sports d’hiver : immersion avec les ados en colo neige à Gèdre

Sports d’hiver : immersion avec les ados en colo neige à Gèdre | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 116114 Colo 15 17 ski Gedre Hiver 2022

Photo de famille de la colonie de vacances CCAS ski de Gèdre, dans les Hautes-Pyrénées, hiver 2022. ©Stéphane Sisco/CCAS

Après une saison 2021 annulée, le ski était enfin de retour au programme des vacances d’hiver. Une vingtaine d’adolescents de 15 à 17 ans ont passé une semaine en colo au centre CCAS de Gèdre, dans les Hautes-Pyrénées. Entre ski non-stop et découverte des autres, nous les avons suivis… tout schuss !

Station de ski de Barèges, lundi matin, 10 heures. Une petite troupe de 23 jeunes et 4 animateurs de la CCAS descend du bus. Tous ont la banane. « Deux ans que je n’avais pas skié. En vrai, ça me manquait grave ! » : Maxime, 16 ans, vient de Perpignan et connaît bien les Pyrénées mais, comme tout le monde, il n’a pas pu skier l’an passé. Les remontées mécaniques sont en action, des enfants crient au loin en dévalant les pistes. Les « anims » font tant bien que mal patienter les ados tout excités.

La veille au soir, ils sont arrivés de toute la France au centre de vacances des jeunes de Gèdre, qui se trouve à trente minutes des pistes. Découverte des lieux, des autres, du matériel. Une fois la répartition des chambres faite et les consignes énoncées, les adolescents ont pris leurs quartiers pour une semaine de sport en pleine nature. Ils sont originaires de la région parisienne, de Rhône-Alpes, de Nouvelle-Aquitaine, d’Occitanie. Personne ne se connaissait à deux exceptions près. Pour Louise, 15 ans, qui vient de la Drôme, le premier jour, « ce n’est pas la full ambiance ». Mais après, « dès qu’on est relâchés et qu’on redevient nous-mêmes, c’est génial ».

La bonne ambiance des colos commence souvent peu de temps après l’arrivée sur le lieu du séjour. ©Stéphane Sisco/CCAS

Objectif : apprendre à skier

Barèges est à 400 m d’altitude de plus que Gèdre. Il y a de la neige. Romane, la directrice adjointe, distribue les forfaits. « Vous nous attendez, personne ne part seul ! », lance-t-elle dans le chahut. À deux pas, la queue devant le télésiège s’allonge. Thomas, 15 ans, qui est natif de Périgueux (Dordogne), connaît la station par cœur. « C’est ma cinquième colo CCAS ici, raconte-t-il. Je suis trop content de revenir, ça faisait longtemps, c’était trop ch*** ce Covid ! »

Les groupes de niveau se constituent. Lou est soulagée, elle ne sera pas la seule à débuter. À 16 ans, elle n’est jamais montée sur des skis, alors qu’elle habite Lyon. Chez elle, on ne part pas à la montagne.

« Mes parents n’aiment pas, et moi, l’hiver, c’est pas trop mon truc. » Mais Ilona (17 ans), qui arrive du Val-de-Marne, ne sait pas skier non plus. À deux, ce sera mieux. Direction le tapis roulant pour retrouver le moniteur de l’école de ski française (ESF), qui va leur donner leur premier cours.

Colo 15-17 ans à Gèdre (Pyrénées), hiver 2022

Lou (en bleu) et Ilona (en rose) sont montées sur des skis pour la première fois lors de la colo de Gèdre en février dernier. ©Stéphane Sisco/CCAS

Canard, chasse-neige… tout y passe. Comme elles, ils sont nombreux ceux qui ont appris à skier avec les colos de la CCAS. Louise a reçu sa première leçon quand elle avait 12 ans.

Pour Hugo, qui habite les Hauts-de-Seine, c’était il y a une dizaine d’années, et il n’avait que six ans. Après une grosse heure, les deux jeunes filles sont sur le télésiège. Les voilà déjà qui dévalent leur première piste. Verte, évidemment. Pas une seule gamelle, presque trop facile. « Promis, on n’en avait jamais fait ! On kiffe trop ! », lancent-elles.

Louise (à g.) a tellement « kiffé la colo » qu’elle envisage de devenir animatrice. Et c’est dans une colo de la CCAS que Hugo (à dr.) a appris à skier, il y a déjà dix ans. ©Stéphane Sisco/CCAS

La sécurité en maître mot

À l’autre bout du domaine, les plus expérimentés s’éclatent. Lilian, 16 ans, a appris à glisser avant même de savoir marcher. Les premières fois, c’était entre les jambes de son père, à Chamonix. Sur la neige, le lycéen de la Seine-Saint-Denis sait tout faire, et bien faire. « C’est seulement ma deuxième colo neige, j’ai choisi le snowboard pour changer. » Derrière, Maxime peine à le suivre. Il a troqué ses skis pour le surf des neiges. « Le snow, c’est plus stylé, tu vois. Mais c’est chaud aussi. Je suis tombé plein de fois. Je continue quand même, je suis un vaillant, moi ! »

Lilian (à g.) a appris à skier avant même de savoir marcher. Autant dire qu’il était très heureux de retrouver les pistes après deux ans sans colo neige, Covid oblige. Habitué à skier dans les Pyrénées, Maxime (à dr.) s’est essayé au snowboard pour la première fois. ©Stéphane Sisco/CCAS

À 1 700 m, au sommet de Tournaboup, la vue est somptueuse. Au loin, le pic du Midi blanc de neige se détache parfaitement sur le bleu azur. Seul le ballet du téléphérique anime la carte postale. Contemplatifs mais pas trop, les ados n’ont d’yeux que pour la piste qui plonge dans la forêt. Les voilà maintenant qui serpentent entre les sapins. La « rouge » et ses bosses sont un terrain de jeu idéal pour retrouver des sensations perdues depuis deux ans.

Mais pas question de laisser les jeunes s’enflammer. « On reste entre les piquets ! » ordonne Niels, qui ferme le groupe des confirmés, talkie-walkie jaune fluo en bandoulière. Si tous sont venus chercher la liberté, la sécurité reste le maître mot en colo. D’autant qu’il y a du monde sur le boulevard qui descend du Tourmalet et que l’on croise bientôt.

La colo sert aussi à responsabiliser les jeunes

Il est midi passé. Les 23 ados et leurs animateurs se retrouvent pour déjeuner. Debout ou assis dans la neige. Les rires fusent. Ils ont fait connaissance la veille et donnent l’impression d’être amis depuis toujours. Thomas, le « régional » de la station, 30 colos au compteur (!), a retrouvé deux « anims », avec lesquels il discute.

On repart pour l’après-midi. Élodie, institutrice dans la vie, lance haut et fort : « Vous remplissez les gourdes et vous remettez de la crème solaire ! Merci ! » Les petits groupes se dispersent. Direction les « tremplins » pour les plus aguerris : deux bosses qui permettent à pleine vitesse de faire des petits sauts. Frisson, adrénaline, plaisir. On sourit pour la photo.

Thomas (en orange) est un habitué de la station de Barèges, qu’il fréquente depuis des années. ©Stéphane Sisco/CCAS

La journée est passée très vite. Trop vite. On range le matériel pour redescendre dans la vallée. Dans le bus du retour, Louise relève la pointure de chacun. Elle a proposé aux animateurs d’organiser une sortie à la patinoire dans la semaine, et s’est engagée à s’occuper de tout. « C’est ça aussi la colo, responsabiliser les jeunes », se félicite Romane.

Pour le dîner, Lionel, le chef cuisinier, qui travaille l’été au centre CCAS de Saint-Palais (Charente-Maritime) et l’hiver à Gèdre, a concocté un repas à base de produits locaux : soupe, saucisses maison, haricots blancs, fromage de brebis et gâteau basque. Nicolas, le directeur, resté avec la soixantaine des plus jeunes dans une station voisine, passe de table en table, et prend le temps d’échanger avec les « grands ».

« On a de la chance, beaucoup de chance »

En soirée, la veillée permet aux jeunes de revivre, ensemble, les moments partagés plus tôt sur les sommets. Et ils mesurent, reconnaissants, leur chance de pouvoir partir en vacances. « La CCAS, c’est génial pour payer moins cher », assure Ilona. Hugo souffle que ça lui permet d’« être plus autonome, loin des parents… »  Louise déclare qu’ici « les gens sont bienveillants et tellement ouverts d’esprit ». La jeune fille « kiffe cette colo » et confie qu’elle aimerait devenir animatrice plus tard.

Maxime, dont le père est agent EDF, affirme que partir l’hiver en colo grâce à la CCAS est « un gros avantage ». Les prochaines vacances, les jeunes les imaginent à l’étranger. « Je suis déjà allé à Londres avec la CCAS. J’aimerais bien découvrir le Portugal cet été. » Et de conclure avant d’aller se coucher : « On a de la chance, beaucoup de chance. » Demain, la même journée recommence.

Colo 15-17 ans à Gèdre (Pyrénées), hiver 2022

Les colos, « on pleure quand on arrive, on pleure quand on s’en va »… ou pas ! ©Stéphane Sisco/CCAS


Les colos d’été, c’est maintenant !

Les jeunes de 4 à 17 ans peuvent s’inscrire en colo pour les mois de juillet et d’août jusqu’au 6 avril.

Voir les catalogues des colos régionales (de 4 à 8 ans)

Voir le catalogue national (séjours de 9 à 17 ans)

 

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