L’accueil des réfugiés à la CCAS

©Babouse/CCAS

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Sollicitée cet été par l’État, la CCAS a de nouveau fait le choix d’accueillir des réfugiés évacués de la « Jungle » de Calais dans ses centres de vacances. Majoritairement soutenue par les électriciens et les gaziers, cette décision a cependant pu soulever quelques incompréhensions. Nous listons ici des éléments de réponse.

La CCAS a signé le 5 octobre une convention nationale en faveur de l’accueil de réfugiés de Calais avec le ministère de l’Intérieur. Une liste de 42 centres de vacances, répartis sur l’ensemble du territoire national, soit 3200 lits, a été remise à l’Etat. À ce jour (chiffres du 24 novembre), 21 centres sont mobilisés et accueillent près de 850 adultes et mineurs.

« Ne doit-on pas en priorité aider les Français en grande précarité ? »

Toutes les formes de solidarité font partie intrinsèque de l’engagement des électriciens et gaziers : hébergement de personnes sans-abri chaque année au Pont-de-Claix (Isère), aide au départ en vacances d’enfants défavorisés… Les Activités Sociales de l’énergie se font aussi le relais des campagnes « pauvreté/précarité » du Secours populaire Français. L’hébergement des Syriens, Afghans, Irakiens, Érythréens ou Soudanais réfugiés en France cet hiver offre justement un refuge temporaire à des personnes en grande détresse, qui fuient des zones de guerre et vivaient dans des conditions inhumaines à Calais. À noter, les associations missionnées pour accompagner les réfugiés sur place ont toutes une démarche globale d’hébergement et d’insertion des personnes en grande précarité.

Focus : la CCAS et la CMCAS Dauphiné Pays de Rhône mettent à disposition chaque hiver, depuis 2004, en réponse au plan « Grand froid », des places d’hébergement provisoire du 1er décembre au 31 mars. Une partie du centre de vacances « Marcel Paul » de Pont-de-Claix est ainsi mis à disposition de l’Association régionale pour l’insertion (Arepi).

Pourquoi ne pas plutôt vous occuper des agents en difficulté ?

Cet accueil ne remet pas en cause les nombreuses aides allouées aux bénéficiaires dans le besoin ou traversant des difficultés : les Activités Sociales, CCAS ou CMCAS proposent de nombreuses aides pour accompagner les bénéficiaires qui rencontrent des difficultés médicales, financières, de logement ou autres. Les CMCAS forment, notamment par leurs commissions Solidarité, des interlocuteurs pour les situations d’urgence, de précarité et de fragilité. Pour en savoir plus, lire le Guide des aides sociales et de santé et le Guide de la protection sociale.

« Des salariés de la CCAS vont être mis à disposition. »

L’État confie la gestion du site et l’accompagnement des personnes accueillies seulement à des associations (Coallia, Arepi, Anras…). Leurs travailleurs sociaux assurent l’aide sanitaire et sociale, l’apprentissage du français, le suivi administratif, et gèrent la vie quotidienne et la logistique. À ce jour, la restauration est assurée par la CCAS sur un centre adulte (à Trébeurden, lire notre reportage). Seuls les cinq centres accueillant des mineurs isolés sont gérés entièrement par la CCAS et son savoir-faire auprès des jeunes.

Lire aussi : Activités Sociales, le choix de la solidarité (Communiqué du 16 novembre 2016)

« Qui va payer, alors que la CCAS manque d’argent ? »

L’accueil se fait sans aucune participation du 1 %. Une indemnisation de 25 euros par jour et par personne est répartie par l’État entre la CCAS et les associations qui interviennent au quotidien (convention-cadre signée le 5 octobre entre le ministère de l’Intérieur et la CCAS). Quatre centres ont hébergé des réfugiés l’hiver dernier. Tous ont été restitués, à la date prévue, sans dégradations d’aucune sorte.

« Vous n’avez pas consulté les bénéficiaires. »

Les Activités Sociales de l’énergie, formées par les CMCAS, le Comité de coordination des CMCAS et la CCAS, sont entièrement gérées par et pour les salariés de la branche des Industries Électrique et Gazière, à travers l’élection d’administrateurs par les salariés statutaires de la branche et leurs retraités. Ces administrateurs obtiennent donc un mandat par les salariés pour prendre des décisions en leur nom, tout en respectant et préservant les valeurs fondatrices. La décision d’accueillir des réfugiés a été prise à l’unanimité des élus du conseil d’administration (CGT, CFDT, FO et CFE-CGC). Cette mise à disposition répond dans l’urgence au démantèlement du bidonville de Calais, initié le 24 octobre dernier.

« C’est le patrimoine des électriciens et gaziers, pourquoi y héberger d’autres personnes ? »

La tradition d’accueil remonte loin dans l’histoire des électriciens et gaziers : accueil d’urgence, accès aux vacances (Bourse Solidarité Vacances, Programme Copain du monde, Avenir social), financement de projets de solidarité internationale… Les Activités Sociales accueillent ainsi chaque année des enfants libanais, sahraouis, maliens, ou algériens dans ses colos.

Lire aussi Artistes en herbe : sur scène avec les Sahraouis

« Ne peuvent-ils pas aller ailleurs ? »

L’État a recensé les hébergements vides sur l’ensemble du territoire français : auberges de jeunesse, centres de vacances, maisons diocésaines, anciens hôpitaux. La CCAS n’est pas le seul organisme social à s’engager dans cette démarche, c’est aussi le cas du CRE RATP, du Comité central de la SNCF, des structures du tourisme social.

Lire aussi : Les électriciens et gaziers s’engagent pour les oubliés des vacances

« Comment faire pour aider les réfugiés accueillis à la CCAS ? »

Les CMCAS et leurs bénéficiaires sont étroitement associés, pour « humaniser » cet accueil : collecte de biens essentiels, rencontres et activités communes. Les solidarités qui s’organisent dépassent pour la CCAS le simple rôle de porteur d’hébergement. Ce sont les valeurs, les réseaux et les pratiques des électriciens et gaziers au sein de leurs Activités Sociales qui sont de nouveau mobilisés. L’hiver dernier, beaucoup ont déjà œuvré en ce sens. Contactez votre CMCAS pour savoir comment participer (voir la liste et les contacts).

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Sur la route des réfugiés : Luchon, hiver 2015

À voir, l’exposition de la CMCAS Toulouse sur l’accueil de réfugiés dans la maison familiale de Luchon (Haute-Garonne) en 2015.

[Article modifié le 24 novembre 2016]

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