Sur la route des réfugiés : Luchon, hiver 2015

Photo de famille avec les membres de la CMCAS Toulouse et les réfugiés accueillis à Luchon l'hiver dernier. ©CMCAS Toulouse

Photo de famille avec les membres de la CMCAS Toulouse et les réfugiés accueillis à Luchon l’hiver dernier. ©CMCAS Toulouse

Forte de l’expérience humaine vécue l’hiver dernier lors de l’accueil de près de cinquante migrants dans la maison familiale de Luchon (Haute-Garonne), la CMCAS Toulouse a voulu rendre hommage à ces hommes aux destins brisés, au-delà des enjeux institutionnels ou politiques.

Houssine, Ahmed, Abdullah, Arman et les autres… Leur portrait en noir et blanc valorise chaque caractère et personnalité, et s’accompagnent d’un témoignage : il y est question de bombes et de morts, de guerre perpétuelle, de la recherche d’une vie normale, de liberté et d’espoir. Au travers d’une exposition de portraits, la CMCAS Toulouse a voulu rendre hommage aux jeunes hommes avec qui les élus et les bénévoles ont partagé, le temps d’un hiver, quelques moments de vie.

D’octobre 2015 à janvier 2016, près de cinquante personnes fuyant leur pays d’origine et provenant de la « Jungle » de Calais ont en effet trouvé refuge dans la maison familiale de Luchon, en Haute-Garonne. Encadrés par l’Association nationale de recherche et d’action solidaire (Anras), ils ont ainsi pu bénéficier de la sécurité qui manquait dans le bidonville de Calais, d’un lit et de repas chauds, mais aussi d’une prise en charge sanitaire et sociale et d’un suivi administratif. De son côté, la CMCAS Toulouse a en premier lieu organisé des collectes de biens de première nécessité (savon, shampoing) et de vêtements. Et même si, rappelle Benoit Castel, président de la CMCAS, les réfugiés « ne sont pas en vacances », des activités ont permis à ceux qui le souhaitaient de décompresser, de la sortie neige au tournoi de futsal, et de rencontrer les bénéficiaires de la CMCAS.

Ce fut l’occasion d’échanger humainement avec ces jeunes hommes, et de toucher du doigt les parcours individuels derrière les mots « réfugiés » ou « migrants ». « Je me souviens de ce berger afghan, confie Benoit Castel, à qui nous étions si contents de montrer la neige. Il s’en est amusé, nous disant que, chez lui, les montagnes en offraient régulièrement plusieurs mètres… Je me suis rendu compte de nos préjugés à l’égard de ces personnes, et ça m’a rappelé qu’il n’y a pas « d’archétype du migrant » : ce sont des gens au parcours de vie très divers, qui ne partagent actuellement que la détresse, et l’exil. »

« On ne les a pas sauvés »

Imprimée sur l’un des premiers panneaux de l’exposition, la phrase « On ne les a pas sauvés » intrigue. Elle exprime le sens de la mise à disposition par la CCAS de ses centres de vacances : offrir une parenthèse et un peu d’humanité à des personnes jetées sur la route depuis parfois plusieurs années, en demande de stabilité. L’hiver à Luchon n’était qu’une étape : parmi les quelques cinquante personnes ayant été accueillies, la majorité est partie en centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

Sur la région, dans le cadre de la convention signée par la CCAS, les centres de vacances de Luchon et de Perles-et-Castelet (Ariège) accueillent cet hiver des personnes réfugiées, toujours sous la responsabilité de l’Anras, mandatée par la préfecture de l’Ariège et de la Haute-Garonne.

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