Le 4e Forum social des saisonniers, dont la CCAS est partenaire, s’est tenu le week-end du 18 et 19 novembre à Chambéry (Savoie). Colère et revendications ont rythmé les échanges.
Ils ont formé un cercle pour mieux laisser circuler la parole. Dans cette salle du Festival international des métiers de montagne, quelques employeurs et des syndicalistes mais surtout beaucoup de saisonniers. Certains travaillent pour la CCAS. Au centre du débat, la clause de reconduction du contrat saisonnier, un contrat qui les lie à un organisme pendant un, quatre ou six mois mais sans jamais leur donner la possibilité de savoir s’ils seront repris la saison prochaine. « Le seul contrat CCD qui n’ouvre pas droit aux 10% de précarité », font-ils remarquer.
Cette précarité, les saisonniers la vivent au quotidien alors qu’ils n’ont pas, rappellent-ils, choisi l’intermittence. Embauche plus tardive et contrat plus court, beaucoup se débattent avec l’incertitude et jonglent entre plusieurs patrons pour garder la tête hors de l’eau. « Les contrats diminuent, certains ne travaillent plus qu’entre trois et cinq mois maximum », explique Véronique Vise, embauchée par la CCAS depuis 2003 comme personnel de service dans le centre de vacances des Aussois. « En 2017, le site fermera le 27 mars au lieu du 14 avril. On nous dit que cela coûte cher en fonctionnement et qu’il n’y a pas assez de monde pour garder le site ouvert. Ils nous parlent de réalité économique, c’est recevable, sauf que, pour nous, cela se complique d’année en année. » Et ça se complique tant, souligne-t-elle, qu’elle ne sait pas si elle va pouvoir conserver son appartement.
Jeremy Robert, responsable d’animation aux Saisies, lui, ne peut pas se permettre de louer un logement.
« Ça veut dire que lorsque je termine la saison, précise-t-il, soit je vais chez des amis, soit dans la famille. Je ne peux pas payer un loyer qui va me coûter le tiers de mon salaire alors que je ne suis pas présent. »
Se caler sur les obligations légales
L’hébergement, la formation, l’égalité de traitements des saisonniers ou une clause de reconduction automatique calquée sur celle des remontées mécaniques…
« Toutes ces propositions contribuent à alimenter la réflexion de la CCAS et vont dans le sens des négociations pour se caler sur les obligations légales » fait observer Karine Delpas, coordinatrice du Forum social des saisonniers.
Selon la loi travail, les branches qui emploient un grand nombre de salariés saisonniers ont l’obligation de négocier dans les six mois à venir la reconduction des contrats et de considérer l’ancienneté des employés. C’est sur cette lancée que représentants des Activités Sociales et parlementaires seront sollicités pour accompagner, en janvier prochain, une délégation de saisonniers qui remettra un cahier revendicatif à la ministre du Travail.
Les engagements de la CCAS à l’égard des saisonniersChaque année, la CCAS emploie plus de 2400 salariés saisonniers. Ils occupent des emplois indispensables au fonctionnement des centres de vacances jeunes et adultes dans les métiers de l’accueil, l’hébergement, l’action sanitaire et sociale, la restauration, l’entretien et l’animation. Conscient du rôle essentiel de ces salariés et de leur statut précaire, la CCAS a décidé depuis plus de 15 ans la mise en place de mesures visant à réduire la précarité liée à cette intermittence parmi lesquelles :
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