Les Activités Sociales, un modèle de démocratie ? De 1977 à 2017, voici quatre exemples où les bénéficiaires, petits et grands, ont exprimé des doléances suivies d’effets dans la gestion.
Depuis soixante-dix ans, le modèle d’activités sociales et de santé des électriciens et gaziers s’efforce de créer les conditions pour que chacun et chacune d’entre vous puisse s’exprimer et voter, et pour qu’à terme ces discussions débouchent sur des décisions qui profitent au plus grand nombre. À l’heure du grand débat national voulu par le président de la République et d’une forte protestation sociale, la rédaction du Journal des Activités Sociales a décidé d’interroger notre propre système : celui des Activités Sociales.
#1 : Le Projet éducatif, socle des colos
Le Projet éducatif des électriciens et gaziers, socle pédagogique de toutes les colos de la CCAS et des CMCAS, est le fruit d’échanges et de propositions de tous les acteurs concernés, y compris les jeunes. Adopté pour la première fois en 1977, réactualisé en 1988 et 2005, le projet a été réinterrogé quarante ans plus tard, lorsqu’en mai 2017, 175 jeunes, élu·es et salarié·es des Activités Sociales se sont réuni·es au Cap d’Agde (Hérault) pour une assemblée générale citoyenne.
À l’époque, Sandro, ancien colon, témoignait : « Ici il y a de tout : des animateurs, des enfants qui partent en colo, des fils et filles d’agents, des adultes, des représentants syndicaux, des intervenants culturels… Ce week-end a permis d’offrir à tout le monde la possibilité de faire entendre sa voix dans cette étape éducative importante pour la CCAS. » Le chantier est en cours.
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#2 : La Consult’action, ou vos vacances
Deuxième exemple, les vacances : en 2001-2002, une consultation baptisée Consult’action permet de recueillir l’expression de 28 000 énergéticiens sur les activités et la protection sociale des Industries électriques et gazières. En découlent près de 5 000 propositions d’évolution, allant de la tarification aux conditions de réservation, notamment l’inscription via Internet.
L’année suivante, le conseil d’administration de la CCAS décide de permettre aux fils et filles d’agents de partir avec la CCAS jusqu’à 26 ans, travaille sur une tarification à l’hébergement (effective aujourd’hui), et lance le grand chantier de la digitalisation des catalogues et des réservations.
#3 : Les Assises des pensionnés
Une enquête réalisée en 2011 auprès de 21 000 bénéficiaires pensionnés, débouchant sur les Assises des pensionnés le 14 décembre 2011 à Paris, montre que la catégorie des plus de 50 ans recouvre trois générations de bénéficiaires, qui peuvent avoir jusqu’à quarante ans d’écart… et donc exprimer des attentes très différentes. D’où la nécessité pour les Activités Sociales de répondre à la fois aux besoins des pensionnés qui pratiquent un sport, de ceux qui sortent difficilement de chez eux, de ceux qui surfent sur la Toile.
En 2017, Gabriel et Nadine Guenet de la CMCAS Strasbourg-Sélestat témoignent dans les colonnes du supplément spécial seniors du Journal des Activités Sociales : « Depuis quatre ans et mon départ à la retraite, on privilégie les vacances avec Adrien, notre petit-fils, notamment lors des congés scolaires. La liberté de partir et l’opportunité de le faire plus souvent modifient les habitudes. Sur place, on profite des activités culturelles, sportives, on visite de région, selon l’envie. »
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#4 : L’enquête « quel bénéficiaire êtes-vous ? »
Enfin, en 2015, une vaste consultation « Quel bénéficiaire êtes-vous ? » est lancée : vous demandez toujours plus de flexibilité dans les dates et les réservations, plus de destinations et la possibilité de partir avec des amis. L’offre Vacances évolue dans ce sens. « Depuis quelque temps déjà, nous pensons partir à l’étranger avec les enfants, explique François dans le Journal des Activités Sociales de mars-avril 2016, mais avec l’avion, les transferts, pas facile de trouver le temps de tout organiser. Cette année, les Activités Sociales proposent une formule tout compris. Nous pourrons profiter du Portugal l’esprit tranquille ! »
Ces exemples, parmi d’autres, montrent que le modèle de gestion original inventé en 1947, mis en oeuvre depuis par les Activités Sociales, fonctionne en vacances et en colo comme au quotidien. Mais il est un doux euphémisme de dire que la société a changé. Et le devoir des Activités Sociales est de réinterroger ses manières, sans transformer son fond.
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