Figra : « Chaque année, c’est comme une première fois »

Figra : "Chaque année, c’est comme une première fois" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 42979 FIGRA 2014 Georges Marque Bouaret

Georges Marque-Bouaret crée le Festival International du grand reportage d’actualité en 1993, alors que rien ne le prédestinait au milieu de l’audiovisuel et du journalisme. ©Charles Crié/CCAS

Cette année, le Figra (Festival international du grand reportage d’actualité) célébrera ses 25 printemps, à Saint-Omer, du 20 au 25 mars. La CCAS est partenaire de ce grand rendez-vous de l’actualité depuis 2007. L’occasion de faire un bilan avec son créateur et délégué général, Georges Marque-Bouaret.

Que préparez-vous pour cette date anniversaire ?

Pour la première fois, nous allons organiser des avant-premières où seront diffusés des reportages inédits, non encore diffusés à la télévision. Nous allons aussi créer un catalogue prestige, pour garder une trace de l’événement. Les classiques comme les projections et le spectacle de théâtre-documentaire, restent notre priorité.

Quel bilan pouvez-vous tirer des 25 années d’existence du Figra ?

Le festival a beaucoup évolué. On met davantage l’accent sur la compétition. Cette année, un nouveau jury CCAS a été instauré. Les jurés devront sélectionner le meilleur reportage dans la sélection « Autrement vu », des films proposant un regard différent sur le monde, sur des histoires de vies personnelles. Par exemple, l’assassinat d’une prostituée en Suède, où cette pratique est très mal jugée.

Quelle est la programmation du Figra cette année ?

Il n’y a pas une thématique marquée qui ressort. Les films traitent de la condition des enfants, de l’injustice ou de la guerre. Il y a aussi pas mal de réalisations sur les femmes, Trump, l’environnement, la Turquie, la Colombie ou le Moyen-Orient. Le Figra présente un panorama de l’actualité du monde, avec ses hauts et ses bas.

Lors de sa création, vous attendiez-vous à ce que le festival ait cette longévité ?

(Rires) Pas du tout. Malgré tout le chemin parcouru, je ne me suis jamais dit que le festival était acquis. J’ai toujours considéré qu’il était éphémère. Chaque année, c’est comme une première fois. C’est passionnant, nous sommes toujours à l’affût de nouvelles créations. Il ne faut pas oublier que, depuis vingt-cinq ans, le principe est toujours le même. Et pourtant, on ne s’ennuie jamais. Même si cela a été parfois difficile, nous n’avons jamais baissé les bras [le Figra a connu d’importantes difficultés financières, notamment en 2016, ndlr].

Le documentaire « Syrie, retour à Alep » a remporté le Grand prix du Figra en 2017.
Ce film a été réalisé par Marcel Mettelsiefen.

Selon vous, la phase de sélection des documentaires est importante. Vous ne souhaitez pas que des journalistes y participent. Pourquoi ?

Il est difficile de faire des choix objectifs quand on est dans le métier. Je pense que quelqu’un de la partie aura du mal à prendre le recul nécessaire. Même si l’objectivité n’existe pas de manière absolue. Quand j’effectue ma sélection, je me laisse guider par une certaine alchimie que je peux ressentir. Je ne choisis pas en fonction de la camaraderie ou de l’amitié. C’est parfois difficile. On abandonne toujours quatre ou cinq films que l’on aime beaucoup.

Qui est le public du Figra ?

La plupart de nos visiteurs sont retraités. Environ 35 % du public a entre 45 et 55 ans. Hormis les lycéens et étudiants, il y a peu de 20-35 ans. C’est sûrement lié à la manière dont les jeunes consomment l’information. Ils se servent beaucoup d’Internet. Peut-être pensent-ils que le grand reportage n’est pas fait pour eux ? S’informer et connaître suppose un effort. Il ne suffit pas de se contenter de bribes d’informations.

Si vous deviez vous adresser aux jeunes pour qu’ils viennent, que leur diriez-vous ?

Je leur dirais de ne pas avoir peur. On vit de belles expériences. Visionner ces reportages est un acte envers autrui, une tentative de compréhension de l’autre. C’est aussi une manière d’appréhender le monde d’aujourd’hui et de le cerner. J’ai aussi envie de dire : « Ouvrez les yeux. » Internet n’est pas la panacée universelle. Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent. Quelle fierté peut-il y avoir à proclamer « je ne regarde pas de documentaires » ? Cela vaut le coup de partager et de faire un effort.

Infos pratiques

Figra : "Chaque année, c’est comme une première fois" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | Affiche FIGRA 2018Festival international du grand reportage d’actualité et du documentaire de société, du 20 au 25 mars 2018 à Saint-Omer (Pas-de-Calais).

Site internet : www.figra.fr
Pour contacter le Figra : 04 42 08 52 34 / figra@figra.fr

 

Les Activités Sociales au festival : grâce à leur carte Activ’, les bénéficiaires pourront obtenir un pass pour la semaine à 15 euros, au lieu de 35 euros, et un pass pour la journée à 10 euros, au lieu de 15 euros. Un jury composé de six bénéficiaires de la CMCAS Nord Pas-de-Calais récompensera un film de la sélection Autrement vu. Le spectacle théâtre documentaire du jeudi soir sera accessible gratuitement à tous les bénéficiaires.

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