L’an I de la gestion ouvrière du CCOS

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En février 1947, Marcel Paul devient président du Conseil central des œuvres sociales (CCOS) d’EDF-GDF, où il reste jusqu’à la dissolution de l’organisation par le gouvernement, le 17 février 1951 ©DR

Il y a soixante-dix ans, le 20 février 1947, le Conseil central des œuvres sociales (CCOS) nouvellement élu se réunit pour la première fois. C’est la première étape d’une longue histoire… Et le premier épisode de notre chronique du CCOS : l’an I des Activités Sociales de l’énergie.

Une trentaine de lignes suffisent au secrétaire de séance pour rendre compte de la première réunion du Conseil central des œuvres sociales (CCOS) des Industries Electrique et Gazière, le 20 février 1947. Cinq semaines après les élections du CCOS, les administrateurs se retrouvent officiellement rue de Calais pour la première fois.

La participation des électriciens et gaziers au scrutin du 14 janvier 1947 a été importante. Elle dépasse les 80%. La liste présentée par la fédération CGT de l’éclairage est arrivée largement en tête. Elle remporte plus de 65 000 suffrages. La totalité des quinze sièges du Conseil central lui sont attribués.

Des syndicalistes expérimentés

On compte parmi les élus du CCOS des militants importants du mouvement syndical, comme le montre la composition du bureau élu à l’unanimité :

Marcel Paul, électricien, secrétaire général de la Fédération depuis 1937, ancien ministre de la Production industrielle, dont le nom reste attaché aujourd’hui encore à la nationalisation de l’électricité et du gaz et au statut du personnel de ces deux industries, est élu président du CCOS.

Clément Delsol, gazier, principal animateur de la future fédération Force ouvrière qui sera créée quelques mois plus tard, est l’un des deux vice-présidents de l’organisme, l’autre vice-présidence étant confié à Roger Lescuyer, ingénieur, ancien directeur de cabinet de Marcel Paul au ministère de la Production industrielle.

Emile Loiseau, l’un des fondateurs des « œuvres syndicales » de la rue de Bondy, est nommé secrétaire.

D’autres sont aujourd’hui moins connus, à l’image de Robert Tanguy, désigné comme « membre du bureau » dans le procès-verbal conservé aux archives historiques de la CCAS. Une seule femme, Renée Lemanissier, sur laquelle nous disposons en l’état actuel des recherches de peu de renseignements, siège parmi ces hommes en tant que titulaire.

On compte neuf autres administrateurs du CCOS : John Ottaway, Raymond Dubois, Henri Loustau, Joseph Zemb, Aimé Bonet, Eugène Baissat, Gérard Brocas, Gustave Monnet et André Burgard.


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« Être utile au quotidien »

La première séance du Conseil central des œuvres sociales encadre le travail des administrateurs. On apprend que le bureau mis en place est « chargé de l’expédition des affaires courantes ». Les membres du bureau sont préposés à préparer toutes les questions « à soumettre à la décision du Conseil central », comme nous le verrons par la suite. Cette première réunion nous permet également de comprendre que le fonctionnement du CCOS est étroitement lié à celui de l’entreprise nationalisée. « Les frais de déplacement des membres du Conseil central habitant la province », comme Raymond Dubois de Lille ou Gérard Brocas de Bordeaux pour ne citer qu’eux, « seront payés par les soins du service d’Electricité de France ».

« Nous étions riches de nos ambitions de bien faire, de faire bien, le mieux possible, de faire un ensemble social vivant, ouvert à tous. »

Cette première réunion est aussi l’occasion de saisir à quel point les œuvres sociales des Industries Electrique et Gazière sont considérées comme une affaire importante. La gestion ouvrière des œuvres sociales est confiée à des syndicalistes expérimentés. Leur ambition est d’ »être utile au quotidien » pour reprendre une expression du secrétaire général de la CGT Benoît Frachon utilisée à l’époque du Front populaire devant les métallurgistes de la région parisienne.

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Procès-verbal de la première séance du Conseil central des œuvres sociales, le 20 février 1947 ©DR

Quatre commissions d’études sont mises en place, qui préfigurent les départements du CCOS. La première est chargée d’étudier les modalités de mise en oeuvre des colonies de vacances. La jeunesse est l’une des priorités du Conseil central des œuvres sociales, et plus particulièrement les garçons et les filles qui ont grandi pendant la Seconde Guerre mondiale.

La deuxième commission créée a pour tâche d’examiner les conditions pour envoyer les malades dans un préventorium ou un sanatorium. Son rôle est vraisemblablement de réfléchir aussi à la création de dispensaires et de cliniques ou à l’accès à un réseau déjà existant. Les termes utilisés pour décrire la commission (« Dispensaires. Cliniques. Sanatoria. Preventoria. ») sont trop allusifs pour permettre une interprétation claire et précise.

Le rôle de la troisième commission est de s’intéresser à la question des « cantines ». La quatrième et dernière commission a pour mission de s’intéresser à la question des loisirs et des sports, mais aussi aux « sociétés de jardinage ». Ainsi que l’écrit « le Parisien libéré » dans une édition de février 1947 : « La France grelotte devant une table vide. » Pour mémoire, le rationnement alimentaire instauré pendant la guerre et l’occupation allemande est toujours en vigueur. On peut imaginer ­­­­- telle est notre hypothèse – que ces « sociétés de jardinage » ont pour objectif d’améliorer la vie ordinaire des électriciens et gaziers.

Quelques mots suffisent à affirmer le dessein du CCOS en ce début d’année 1947. Comme l’écrira par la suite Marcel Paul dans un compte rendu d’activités consacrée à l’année 1947 : « Nous étions riches de nos ambitions de bien faire, de faire bien, le mieux possible, de faire un ensemble social vivant, ouvert à tous. »

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1 Commentaire
  1. Ricaud 3 ans Il y a

    Magnifique souvenirs …Espérons que nos enfants puissent en profiter autant que nous

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