Un triathlon de 1 650 km contre le cancer

Un triathlon de 1 650 km contre le cancer | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 120547 Didier Herbe.

Didier Herbé, 60 ans, est atteint d’un cancer de la prostate. Début juin, il a rallié les Alpes-Maritimes depuis la Vendée afin de sensibiliser au dépistage de la maladie. Photo : Didier Herbé/Facebook.

Rallier les Alpes-Maritimes depuis la Vendée en quinze jours à la nage, à vélo et en courant : c’est le défi que s’était lancé Didier Herbé, retraité EDF, afin de sensibiliser l’opinion au cancer de la prostate, dont il est atteint. Il est arrivé à Menton le 15 juin, « en meilleure forme qu’au départ ».

Un triathlon atypique pour un personnage singulier. Quinze étapes (entrecoupées de deux jours de repos), comprenant 2 km de natation, 100 km de vélo et 20 km de course à pied : le challenge de Didier Herbé, 60 ans, atteint d’un cancer de la prostate, a de quoi laisser pantois. Quant à l’intéressé, marqué par les épreuves, dont des blessures corporelles graves (« j’en ai eu quelques-unes »), il relativise. « Cela m’a donné confiance. Et de toute façon, je n’ai jamais abandonné quelque course que ce soit. »

Le périple de Didier Herbé

Parti le 1er juin de Fontenay-le-Comte (Vendée), Didier Herbé a rallié Menton (Alpes-Maritimes) le 15 juin.

 

Licencié depuis huit ans au Fontenay triathlon-club, dont il est désormais le président, cet ancien chargé d’affaires à EDF a toujours été viscéralement convaincu des vertus de la pratique sportive. Des courses, parfois extrêmes, il en a avalé, comme autant de nourritures physiques et mentales.

Il faut se faire dépister avec tous les dispositifs qui permettent de le faire.

Alors, depuis ce jour d’août 2021 où les médecins lui ont diagnostiqué un cancer de la prostate, l’homme poursuit ses efforts, sans relâche. Mais il a aussi la ferme intention d’encourager le dépistage. « Il faut savoir que j’étais en pleine forme, et que je n’avais jamais eu de test de dépistage. Ce que je veux faire comprendre, c’est qu’il faut se faire dépister avec tous les dispositifs qui permettent de le faire. Si la maladie est détectée au plus tôt, on peut l’enrayer, et en guérir. »

Le soutien de la Ligue contre le cancer

Ses convictions, c’est du côté de la Ligue contre le cancer qu’il les puise, encouragé par les médecins, qui, au cours de son suivi régulier, le rassurent sur les effets du sport, et l’exhortent à poursuivre le triathlon. Pour faire naître les plus beaux projets !

« En octobre 2021, je suis allé voir le comité vendéen de la Ligue. Je voulais au départ relier Biarritz car j’ai de la famille là-bas. J’ai rencontré le président de la CMCAS Loire-Atlantique Vendée, qui m’a soutenu dans cette initiative. Et je me suis dit : finalement, pourquoi ne pas pousser jusqu’à Marseille, pour voir ma fille et terminer à Menton ! »

Après trois mois d’une préparation « identique à celle d’un Iron Man », avec cinq à six heures de sport par jour, le père de famille n’a qu’une seule envie : partir. Trop vite peut-être… « J’étais tellement euphorique que la première journée, je ne me suis pas suffisamment hydraté et je l’ai payé par des crampes ! »

Un défi personnel, mais pas en solitaire

S’il privilégie les petites routes départementales « par sécurité », Didier peut compter tour à tour sur le soutien logistique et moral de sa femme, de son collègue triathlète et de son frère. « Dans le camping-car, ils m’aiguillent sur le trajet, me préparent le repas pour midi : je m’arrête une heure pour faire le plein ! explique le retraité. Car on se nourrit plus que d’habitude. » Au menu : eau, céréales, pâtes et viande grillée, pour emmagasiner 7 000 calories par jour en moyenne. « J’en perds 4 000 à 5 000 ! », précise Didier.

Pugnace et tenace, le triathlète « traverse » l’Atlantique « sans grosses difficultés », se plie aux exigences géographiques sans rompre, d’Anglet à Sérignan, où il nage dans le fleuve Adour. Avec pragmatisme et ses deux vélos (« un de type chrono, pour les longues distances et les lignes droites, et l’autre ordinaire, qui [lui] permet de mieux monter les côtes »), Didier n’aura jamais été « dans le rouge ». Sans doute parce qu’il est aguerri, au point de bouleverser une fois de plus la discipline. Et de rendre vraiment atypique ce triathlon. « Son » triathlon !

« Normalement, on démarre par la natation, on poursuit par le vélo et on finit par la course à pied. Or, celle-ci est traumatisante pour le corps. Alors je me suis dit que j’allais intervertir. J’ai commencé par la course, le matin de bonne heure, pour éviter la chaleur, puis le vélo, sur lequel on peut s’hydrater facilement et avoir de l’air aussi. De plus, cela permet de ‘mouliner’ librement sans forcer et d’évacuer l’acide lactique. Enfin, la natation permet de récupérer dans l’eau fraîche et de ne pas solliciter uniquement les jambes. » Et d’arriver ainsi, à Menton, la tête haute… et « en meilleure forme qu’au départ » !

 

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