Une auteure à la rencontre des ados : « Je leur dis ce que j’aurais aimé entendre »

Auteure de romans jeunesse, Catherine Grive a rencontré les ados des colos CCAS en été 2018.

Auteure de romans jeunesse, Catherine Grive a rencontré les ados des colos CCAS en été 2018. ©Joseph Marando/CCAS

Comment parler du livre à des ados qui ne lisent pas ou peu ? Pour Catherine Grive, auteure de romans jeunesse qui intervenait cet été dans quatre colos 12-14 ans, il n’y a pas de « truc » : la lecture, dit-elle, « c’est la liberté ». Elle ira de nouveau à votre rencontre cet hiver. 

Bio express. Née au Canada, Catherine Grive vit en France depuis l’enfance. Auteure d’albums et romans jeunesse, elle est partie cet été à la rencontre des ados en colos CCAS, avec son roman « la Plus Grande Chance de ma vie » (dotation lecture CCAS 2018), qui conte comment Juliette, 13 ans, surmonte une terrible nouvelle : elle n’est pas la fille de ses parents, car elle a été échangée à la maternité.
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« Vous êtes là parce que vous en avez envie, si vous souhaitez sortir pendant nos échanges, faites-le. Cela ne me dérange pas. La lecture, c’est la liberté, m’écouter c’est la liberté. » Lorsqu’elle intervient auprès des jeunes, Catherine Grive n’hésite pas à se mettre d’accord avec les animateurs en amont, car elle tient à la spontanéité. « Effectivement, il arrive que certains jeunes sortent. Je les trouve courageux, car il faut quand même me passer devant… »

Son roman, « la Plus Grande Chance de ma vie », est une histoire « facile à partager ». « Elle produit son effet, elle est suffisamment forte pour susciter la parole. Les garçons que j’ai rencontrés cet été ont eu une immense compassion pour l’héroïne, ils ont dépassé l’histoire, posé des dizaines de questions. Comment fait-on pour reconstruire une famille ? Qu’est-ce qui fait que l’on s’entend avec les autres ? ».


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« J’ai grandi dans une famille où être enfant était un défaut »

« À l’inverse, je me suis retrouvée un jour dans une colo où seuls trois jeunes sont venus. Aucun d’eux ne lisait. Mais ils sont repartis avec mon livre en disant « on va le lire ». Je ne suis pas naïve, mais j’ai senti qu’à nous quatre s’était produit une forme d’entraînement. Je n’ai pas de truc, ça n’est jamais pareil. Je dis ce que j’aurais aimé entendre. Je crois que j’aurais bien aimé qu’un adulte s’adresse à moi, enfant, dans sa fragilité.

C’est chaque fois un moment d’émotion plus que de partage, je ne sais pas faire autrement que de me raconter, moi. Certaines rencontres sont presque scolaires, d’autres très détendues. Je sens toutefois que le rapport au livre s’étiole. La plupart des jeunes ne lisent pas, peu lisent énormément. D’autres encore, et ils sont nombreux, je crois, écrivent leur journal intime.

Comment je suis venue à l’écriture et à la lecture, me demandent-ils souvent. Je raconte que les livres ont été un refuge, car j’ai grandi dans une famille où être enfant était un défaut. La parole de l’enfant y était sans importance. Je me suis sauvée par les livres et en tenant, très jeune, un journal intime. Puis je l’ai relu et j’ai trouvé ça tellement mauvais que j’ai décidé d’écrire un livre. J’ai alors dévoré ceux qu’il y avait chez moi : Zola, Victor Hugo… »


Pendant vos vacances

Une auteure à la rencontre des ados : "Je leur dis ce que j'aurais aimé entendre" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | la plus grande chance de ma vie catherine grive« La Plus Grande Chance de ma vie »
Éditions du Rouergue, 2017, 138 p., 10,70 euros.

L’histoire. La pétillante Juliette est une ado de 13 ans, bien dans ses baskets, à qui tout réussit. Jusqu’au jour où le cataclysme se produit : Juliette n’est pas la fille de ses parents. Au-delà du ravage provoqué par cette révélation inattendue, se posent à la jeune fille mille interrogations : celle de sa filiation bien sûr, mais aussi celles de son identité et surtout de l’amour de ses parents.

Prochaines dates :
Retrouvez Catherine Grive durant les vacances d’hiver pour les rencontres culturelles, du 25 février au 1er mars à Saint-Jean-d’Aulps, à Chamonix, Praz-sur-Arly, Megève (Le Savoy ») et Beaufort

 

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