« ‘Les Misérables’ est un film de banlieue, mais qui s’adresse à tous »

"'Les Misérables' est un film de banlieue, mais qui s’adresse à tous" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 78437 47e festival de cinema de la Rochelle

Tourné à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, « les Misérables » est le premier film de Ladj Ly, fils d’éboueur malien, couronné à Cannes du prestigieux prix du jury. ©Charles Crié/ CCAS

Après avoir conquis la Croisette fin mai, le premier long métrage du jeune réalisateur Ladj Ly a conquis le public du Festival cinéma de La Rochelle, partenaire des Activités sociales, dont une quarantaine de bénéficiaires.

Alors que les lumières se rallument, un trouble diffus flotte dans la grande salle de La Coursive, théâtre public de La Rochelle transformé en lieu de projection le temps du festival. Certains se lèvent pour une « standing ovation » tandis que d’autres sortent en silence, comme groggy. Près d’un millier de personnes, dont une quarantaine de bénéficiaires, sont venues assister, ce 1er juillet, à l’avant-première très attendue des « Misérables », film coup de poing auréolé du prix spécial du jury au dernier Festival de Cannes. Une séance organisée à l’initiative de la CCAS et la CMCAS La Rochelle.

« Les Misérables » raconte l’histoire de Stéphane (Damien Bonnard), caporal de la Brigade anticriminalité de Montfermeil, en banlieue parisienne, flanqué d’un duo de cow-boys bien connu du secteur, Chris (Alexis Manenti) et Gwada (Djebril Zonga). Avec ce premier long métrage, le réalisateur Ladj Ly pose un regard cru et sans concession sur cette cité dite « sensible » des Bosquets, dont il est lui-même originaire. Et plus généralement sur le délabrement de certains quartiers délaissés par l’État. Montfermeil est aussi le décor choisi par Victor Hugo dans le deuxième tome des « Misérables » il y a plus d’un siècle et demi…

Un sujet « trop sensible » ?

Pourtant, le film a bien failli ne pas voir le jour, comme l’explique son producteur, Toufik Ayadi, à une quarantaine de bénéficiaires lors d’une rencontre proposée par les Activités Sociales avant la projection : « Beaucoup de sociétés de production trouvaient le sujet du film trop sensible. À l’arrivée, seuls Canal Plus et la région Île-de-France nous ont soutenus. » Ironie de l’histoire, TF1, qui ne croyait pas au succès de ce projet, a, depuis, acquis les droits de diffusion.

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Rencontre organisée par la CMCAS La Rochelle avec les coproducteurs du film, Toufik Ayadi (ci-dessus) et Christophe Barral, et Sylvie Pras, directrice artistique du Festival cinéma La Rochelle. ©Charles Crié/ CCAS

Pourquoi soutenir ce film ? La décision s’est imposée d’elle-même, assure Mathilde Canivet, secrétaire générale adjointe de la CMCAS La Rochelle : « Nous avons choisi de le présenter lors du festival car nous trouvions qu’il dressait un juste portrait du climat de tensions extrêmes qui règne actuellement. »

"'Les Misérables' est un film de banlieue, mais qui s’adresse à tous" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 78432 Mathilde Canivet« Ce film nous oblige à regarder en face l’échec du vivre-ensemble et nous invite à réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour renouer le dialogue. C’est précisément la mission que s’est donnée la CCAS depuis sa création : défendre les valeurs de partage et de solidarité. »

À l’issue de la projection, un cocktail attend les bénéficiaires. L’occasion pour eux d’aller discuter avec l’équipe du film et de prendre quelques selfies avec les trois acteurs principaux. Malgré la bonne ambiance, certains ont encore du mal à se remettre de leurs émotions. « On est à la fois touché et oppressé par les images, lâche Élodie, agente Enedis, venue avec une amie. Même si ce qu’il montre peut parfois être difficile, je pense qu’il devrait être vu par le plus grand nombre », estime la jeune femme.

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L’acteur Djebril Zonga (Gwada) échange avec les bénéficiaires lors de la soirée CCAS-CMCAS La Rochelle. ©Charles Crié/ CCAS

« J’étais loin d’imaginer que la situation dans certains quartiers pouvait être aussi dégradée, confie Manon, fille d’agent âgée de 16 ans. C’est un film à la fois très touchant et instructif. »

Avec « les Misérables », Ladj Ly a réussi un pari difficile : conquérir le public. De quoi satisfaire le coproducteur Christophe Barral : « Nous sommes heureux que le film ait été programmé dans ce festival en avant-première. C’est un film de banlieue, mais qui s’adresse à tous. Avec tous ces messages chaleureux que l’on reçoit depuis tout à l’heure, on se rend compte qu’il y avait des convergences entre nos combats et ceux menés par les électriciens et gaziers. »

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