Améliorer le quotidien des assurés

Améliorer le quotidien des assurés | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 28953

Rencontre avec Gilles Canqueteau (à droite), président du conseil d’administration de la CAMIEG, et Bruno Negroni (à gauche), directeur général de la CAMIEG ©Bertrand de Camaret / CCAS

La Camieg, qui assure la gestion du régime spécial d’assurance maladie maternité des Industries Électrique et Gazière, protège 525 000 assurés. Pour fêter ses 10ans, un colloque se tiendra le 8 novembre à Paris. L’occasion de faire le point sur les progrès réalisés avec Bruno Negroni, directeur de la Camieg, et Gilles Canqueteau, président du conseil d’administration.

Comment se porte la Camieg dixans après sa création ?

Bruno Negroni– Plutôt bien. Fin 2016, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu un rapport sur le fonctionnement de la Camieg. Je suis globalement très satisfait de ce document qui a mis en lumière tous les efforts entrepris par la caisse ces dernières années. Nous sommes parvenus à atteindre un niveau de qualité de service identique à ceux des autres caisses d’assurance maladie. L’Igas souligne notamment que les objectifs fixés à la Camieg par l’État ont été atteints, et constate la maîtrise de nos coûts de gestion.

Gilles Canqueteau– À la création de la Camieg, l’idée était que chaque euro de cotisation revienne véritablement, dans la plus grande proportion possible, aux assurés sous forme de garanties et de prestations. De ce point de vue, nous avons atteint notre objectif. Nos coûts de gestion très faibles, deux fois plus faibles que ceux d’une mutuelle, nous permettent d’offrir de très bons niveaux de remboursement des prestations.

Pour connaître le taux de satisfaction de ses assurés et de ses salariés, la Camieg réalise régulièrement des enquêtes. Que montrent-elles ?

B.N. – En 2014, 84 % des assurés se disaient satisfaits de nos services. Ils étaient 87 % deux ans plus tard et sont, cette année, 90 % à le penser. 87 % des assurés ont une bonne image de leur caisse et lui font confiance. J’en conclus que tous les efforts que nous menons portent leurs fruits.

Du côté des salariés de la Camieg, là aussi le niveau de satisfaction est encourageant : il est 10 à 15 points au-dessus des taux mesurés chez les salariés des caisses du régime général. Ce qui veut dire qu’en termes de conditions et d’organisation du travail, de formations, nos efforts payent. C’est une très grande satisfaction.

Quels sont les points forts de la Camieg ?

B.N. – De très bons niveaux de remboursement et une politique de prévention ambitieuse. Début juillet, le Premier ministre a confi rmé l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron : d’ici à 2022, les Français auront accès à des offres sans reste à charge pour les lunettes, les prothèses dentaires et les aides auditives. Notre régime propose déjà des restes à charge extrêmement réduits pour l’auditif, l’optique et le dentaire, n’est-ce pas un exemple à suivre ?

La prévention, c’est une priorité pour la Camieg ?

B.N. – Oui, c’est un choix stratégique. En 2016, 19 000 assurés ont participé aux 640 actions de prévention organisées par la caisse. Notre secteur préventionsanté est beaucoup plus développé que dans les autres caisses, de l’ordre de 1 à 20. 40 chargés de prévention sont répartis sur l’ensemble du territoire. Ce qui fait que nous pouvons proposer des actions de prévention sans commune mesure avec ce qui se fait ailleurs.

Par exemple ?

G.C. – Nous avons conçu un programme inédit et original, « Objectif prévention santé », qui s’adresse aux actifs proches de la retraite. L’idée est d’aider les 45-60 ans à se prendre en charge pour rester en bonne santé. Nous allons continuer à étendre à toute la France ce programme qui fonctionne bien. Nous essayons aussi de personnaliser nos actions, d’aller au plus près des besoins des assurés. La Camieg vient de mener une étude très instructive sur les comportements des bénéficiaires qui font des cures thermales. Cette enquête va permettre à la CCAS de faciliter le départ en cure, d’étudier les possibilités d’hébergement dans les centres de vacances de la CCAS et de ses partenaires, et peut-être de lever certains obstacles en termes de reste à charge.

Si l’Igas vous a délivré un satisfecit, tout n’est pas rose pour autant…

G.C. – En effet. L’Igas a noté des progrès importants réalisés ces dernières années, mais il y a toutefois de grandes divergences, un énorme décalage entre les constats positifs et les mesures qu’elle préconise : réduction de 10 % des effectifs, baisse de 15 % du budget administratif et fermeture de 5 des 17 antennes locales. Cette cure d’amaigrissement est difficilement compréhensible. Face aux ministères de tutelle – le ministère chargé de la Sécurité sociale et le ministère en charge du budget – avec lesquels le dialogue est difficile, les membres du conseil d’administration issus de cinq organisations syndicales sont unis pour faire face à cette situation de blocage.

Quel est l’impact de cette situation sur le fonctionnement de la Camieg ?

B.N. – Tant que les négociations n’ont pas abouti à la signature d’une nouvelle convention d’objectifs et de gestion (COG), il est difficile de se projeter dans l’avenir. Un certain nombre de nos projets sont bloqués, nous subissons des difficultés de fonctionnement administratif, les salariés sont dans l’incertitude…

G.C. – Document très important, la COG fixe pour quatre ans des objectifs et donne des moyens pour y parvenir : des moyens humains et financiers pour le fonctionnement et les investissements de la caisse. Ce texte inscrit dans le marbre les engagements de toutes les parties prenantes. Pour tenter de faire avancer les choses, nous avons voté notre propre COG à la majorité des organisations syndicales et indiquons que les discussions ont repris en septembre.

Êtes-vous confiants ?

G.C. – En général, il y a peu d’avancées sans rapports de force. Très attachés à ce régime, les assurés et les employeurs ont donc un intérêt commun à le défendre. C’est un élément qui compte et pèse dans les négociations. Si les pourparlers devaient aboutir à des mesures qui ne vont pas dans l’intérêt des assurés, ces derniers en seront les premiers informés et appelés à se mobiliser.

Propos recueillis par Jean-Michel Bénard

Tags:
0 Commentaires

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Votre commentaire est soumis à modération. En savoir plus

Qui sommes-nous ?    I    Nous contacter   I   Mentions Légales    I    Cookies    I    Données personnelles    I    CCAS ©2024

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?