Auray dévoile tous ses secrets d’Histoire

La petite ville médiévale d'Auray © Noémie Coppin/ccas

La petite ville médiévale d’Auray © Noémie Coppin/ccas

Tout l’été, les vacanciers du centre de tourisme de Baden, dans le Morbihan, ont pu profiter d’une visite historique de la petite ville voisine d’Auray, encadrée bénévolement par un agent retraité qui connait les vieilles pierres alréennes comme sa poche. On vous embarque.

A une dizaine de kilomètres du centre de tourisme de Baden, la petite ville médiévale d’Auray s’offre aux curieux et aux passionnés d’histoire. Arrivé il y a quinze ans dans le Morbihan, Jean-Pierre Fournis a choisi Auray pour couler une retraite heureuse. Fils de gazier, avec un grand-père déjà allumeur de réverbères à Paris, il est tombé dans les activités sociales étant petit : « Quand on vit ce que j’ai vécu étant gamin, en partant en colo à chaque vacances, on est presque obligé de renvoyer l’ascenseur. M’engager syndicalement et oeuvrer pour les activités sociales, ça a été tout naturel pour moi. Et à la retraite, ça continue ! » En 2005, il apprend que des collègues proposent des visites historiques de la ville de Vannes aux vacanciers de Baden. Il propose la même chose à Auray, dont il devient élu municipal en 2008.

Jean-Pierre Fournis, guide bénévole pour la CCAS ©Noémie Coppin/ccas

Jean-Pierre Fournis, guide bénévole pour la CCAS ©Noémie Coppin/ccas

Le joyeux guide à moustache emmène le groupe de vacanciers vers une petite chapelle. Elle date de 56 avant JC, époque de la domination romaine dans la région. Et il se trouve que Saint Cado, constructeur de cette chapelle, est auréolé d’une légende : « Ayant bâti une autre chapelle sur une île, accessible uniquement par barque, Saint-Cado voulait en faciliter l’accès. La légende raconte qu’il a alors conclu un pacte avec le diable, troquant un pont contre la première âme qui le franchirait. Mais le Saint était malin : il a envoyé un chat pour s’acquitter de cette dette. » Et Jean-Pierre conclut, l’œil pétillant : « Vous regarderez quel animal on peut voir, sculpté sur un des pignons extérieurs de la chapelle… »

Changement de lieu, changement d’époque. Le petit groupe quitte la chapelle pour arriver au mausolée de Georges Cadoudal. Au XVIIIème siècle, ce fils de monarchiste local s’allie aux troupes anglaises pour combattre les républicains. Plus tard, il complotera contre le premier consul Napoléon Bonaparte et commanditera même son assassinat. A côté du mausolée qui lui est consacré à Auray, sa maison natale est toujours debout, à l’ombre d’un grand cèdre qui a dû le voir grandir. En face, plusieurs corps de ferme sont eux aussi d’époque. Jean-Pierre Fournis montre aux vacanciers un puits. « Vous pouvez encore aujourd’hui voir plusieurs boules de granit sur le linteau du puits. Cela correspond au nombre de familles qui ont été autorisées à en tirer l’eau. »

Le port de Saint-Goustan

Le groupe quitte le XVIIIème siècle pour retomber en plein cœur du moyen-âge, aux abords de la rivière d’Auray. Depuis les hauteurs, toute la splendeur du port de Saint-Goustan apparaît. Le guide attire alors l’attention des bénéficiaires sur les remparts qu’ils foulent du pied. « Ce sont les restes d’un ancien château, bâti par Jean Ier vers l’an 1200. En pleine guerre de cent ans qui oppose les anglais et les Ducs de Bretagne à la couronne française, les Ducs de Bretagne refusent de payer l’impôt à la monarchie. En 1558, Henri II décide alors de faire démolir le château, en représailles. Les pierres sont alors transportées jusqu’à Belle-Île-en-Mer, où elles serviront à bâtir le port et la citadelle. »

Le groupe traverse le pont qui mène à la vieille ville de Saint-Goustan. Le bar « Franklin » attire l’attention des bénéficiaires. Jean-Pierre, bien sûr, en connait la petite histoire : « En 1776, Benjamin Franklin était ambassadeur des États-Unis. Il venait en France négocier la première alliance entre les deux pays. Surpris par une tempête, il arrive sur le quai de Saint-Goustan à bord d’une chaloupe, pour se protéger des éléments. Depuis, ce bar porte son nom. »

Marie et Philippe Marion, bénéficiaires de Toulouse en vacances à Baden ©Noémie Coppin/ccas

Marie et Philippe Marion, bénéficiaires de Toulouse en vacances à Baden ©Noémie Coppin/ccas

Au milieu des petites rues pavées sinueuses et des maisons à colombage, Marie Marion est comme un poisson dans l’eau. Elle est venue en vacances au centre de Baden avec son mari Philippe, qui travaille au centre de développement de l’ingénierie RTE, à Toulouse. C’est leur deuxième fois à Baden. Ils ne se lassent pas des alentours, du patrimoine culturel et gastronomique aussi : « On a découvert les biscuits bretons, le kouign-amann, et un fromager artisanal à 200 mètres du centre aussi, délicieux! Mais lorsqu’on choisit une destination, on regarde surtout le patrimoine culturel aux alentours. Je dévore les romans historiques, j’aime les vieilles pierres, les villes qui racontent quelque chose. Et je dois dire que là, à Auray, je suis servie. » Son mari enchaîne : « Pour nous, les vacances, c’est surtout du temps libre pour se cultiver, découvrir des choses, des lieux. Pour cela, on aime participer aux sorties CCAS car elles sont encadrées par des agents bénévoles comme Jean-Pierre, qui font ça non pas pour l’argent mais par passion, avec le cœur. Et ça, c’est irremplaçable. »

Mais au fait, qui est Saint-Goustan ? Au détour d’une ruelle qui grimpe au cœur de la vieille ville, le groupe tombe nez à nez avec une sculpture en bois du Saint-patron des marins et des pêcheurs. C’est une sculpture récente, mais c’est néanmoins l’occasion pour notre guide de leur raconter l’histoire de ce personnage : « Il est né en 974. Ses parents étaient des marchands, qui faisaient commerce sur les mers. Un jour, lors d’une attaque de pirates, ils sont tués. Lui reste parmi les pirates jusqu’à ses 18 ans, jusqu’à ce qu’ils le lâchent, seul, sur l’îlot d’Houat. Là-bas, il a une révélation, prend les ordres et devient le Saint Patron des marins-pêcheurs. »

Pascal et Elisabeth Houillot bénéficiaires de Tours en vacances à Baden © Noémie Coppin/ccas

Pascal et Elisabeth Houillot, bénéficiaires de Tours en vacances à Baden ©Noémie Coppin/ccas

Les rues sont paisibles, éternelles, bordées d’hortensias roses et bleus. Les bénéficiaires arrivent tranquillement au niveau des deux clochers de la vieille ville, Saint-Sauveur et Notre-Dame-de-Lourdes. Saint-Goustan est encore omniprésent. Il trône en statue dans le prêchoir, jusqu’au cœur des vitraux colorés qui éclairent l’église. Un bateau, suspendu au plafond de l’édifice, rappelle sa fonction protectrice. La visite s’achève aux abords de la plus vieille maison de la ville, « Ti Bihannig ». « Elle a été construite en 1475. Elle est basse, car conçue aux normes de l’époque, pour des hommes qui excédaient rarement les 1,50 mètres de haut » explique le guide. Un escalier extérieur mène traditionnellement à la porte d’entrée. Sur la façade, on voit des colombages et des têtes sculptées qui sortent des poutres apparentes. Dragons, personnages bibliques et notables de l’époque s’y côtoient.

Pascal et Elisabeth Houillot sont ravis. C’est la première fois dans le Morbihan pour ce couple venu de Tours. Lui est agent chez RTE : « La vieille ville est très jolie. Si on était venus tous seuls, on se serait simplement baladé sur les quais de Saint-Goustan, mais grâce à la visite CCAS, on a eu plein d’explications sur l’histoire de la ville, de petites anecdotes sur les bâtiments et l’architecture, des légendes croustillantes. On a l’impression d’avoir mieux compris l’esprit du lieu, son histoire. On adore ça. Il y a tellement de lieux incroyables à découvrir autour de Baden… Je pense que l’on va revenir l’an prochain ! »

1 Commentaire
  1. PERSICO Lionel 9 ans Il y a

    Bonjour,
    Baden. De nombreux habitués venaient chaque année.Mais depuis la gestion par Campéole.Un desastre. 5 emplacements camp libres. au delà de 21jours même avec des places disponibles on paie plein pot, on doit payer pour les animaux, plus de gaz fournit.plus de base nautique
    pour et par est devenu pour et part. Nos oeuvres sociales sont sabordées de l’intérieur.félicitations .Lp

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