Il était une fois Soulac : mais au fait, d’où vient le Festival d’Énergies ?

Affiche du premier festival d'énergies de Soulac, CCAS, 1985.

Affiche du premier festival de Soulac en 1985. ©Archives CCAS

Après cinq ans d’absence, le festival préféré des jeunes agents revient les 27 et 28 mai à Soulac-sur-Mer. Créé en 1985, le Festival d’Énergies fêtera donc ses 38 ans. Mais d’où vient cette idée folle ? Retour vers le futur.

Août 1984 : les élus nationaux de la CCAS constatent que les commissions jeunes (ou commissions jeunes travailleurs, comme elles sont appelées à l’époque) se créent dans les CMCAS. La CCAS propose donc de créer une section Jeunes agents au niveau national, qui coordonnerait des activités nationales à destination de la plus jeune tranche d’âge des Industries électriques et gazières. Tout vient donc des CMCAS !

Dans la foulée, les élus nationaux proposent de créer un « festival-fête », composé « d’éléments réalisés par les jeunes et leurs CAS (ancien nom des CMCAS, ndlr) : stand, spectacle, démonstration permettant de montrer ce qui existe chez eux [et] d’échanger avec d’autres jeunes travailleurs », composés « de productions de jeunes artistes, scientifiques, sportifs professionnels. »

Le Festival d’Énergies est né. Alors appelé Festival des jeunes travailleurs, ou festival de Soulac – le Festival d’Énergies ne sera baptisé ainsi qu’en 2008 – le festival se dote d’un badge « CCAS. C’est ma fête, je vais à Soulac », représentant… une saucisse explosive !

Affiche du premier Festival d’Énergies et article du CCAS Infos relatant l’édition de 1985. ©Archives CCAS

Tous les ingrédients de « Soulac » y sont déjà : un chapiteau central géré par la CCAS, avec des concerts et un « bal » animé par un orchestre le samedi soir (transformé en DJ, aujourd’hui) ; les stands des CMCAS organisées en villages régionaux, avec animations et restauration régionales (initialement gérée par la CCAS, pour un équivalent de 20 000 repas) ; les débats ; les associations de solidarité ; le Par et le Pour…

Restauration, sanitaires, sécurité, accueil, aménagement et électrification, tout est géré par les agents des Industries électriques et gazières, de la CCAS ou des CAS. La diversité de la programmation est déjà la marque de fabrique du festival. Les programmes prévisionnels de l’édition de 1985 promettent « une palette d’animations variées » : « parachutisme, groupe de rock, vol à moteur, vaches landaises, karting, moules-frites… » Tout ce qu’on aime à Soulac !

 

Plusieurs sites sont envisagés pour accueillir la première édition : la colo de Manzac et le site de Pelvézy, en Dordogne, avaient initialement été retenus. Au final, c’est la colo de Soulac-sur-Mer, en Gironde, qui sera choisie, seul lieu suffisamment grand et structuré pour accueillir à l’époque une telle manifestation.

En 1985, le conseil d’administration de la CCAS lance donc un festival, forme adaptée aux jeunes générations, pour « sensibiliser cette couche de personnel sur la responsabilité qui est la sienne : gérer aujourd’hui et demain leurs propres affaires » : quoi de mieux qu’un festival « animé, coloré, vivant et extravagant », pour « rendre les agents propriétaires de leur festival, comme ils le sont de leurs Activités Sociales », ainsi que l’écrit le président de la CCAS, Pierre Rumeau, aux CMCAS en 1985 ?

1985 : année de la jeunesse… et en 2023 ?

Festival d'Energies de la CCAS 2018 : électriciens du festival.

Plusieurs générations de bâtisseurs se retrouvent à Soulac, qui devient une véritable école de l’engagement. ©Sébastien Le Clézio/CCAS

L’année 1985 n’est pas choisir au hasard : c’est l’année internationale de la jeunesse, décrétée par les Nations unies. Et cette année-là, on compte 53 000 jeunes de moins de 30 ans à EDF-GDF, soit 35 % du personnel. Trente-six ans plus tard, en 2021, les moins de 35 ans représentent environ 34 % des agents (comptés à moins de 35 ans à EDF SA, et de 18 à 34 ans dans le groupe Engie).

La différence notable entre la génération 1985 et celle de 2023 est l’âge d’embauche dans les Industries électriques et gazières : il y a quarante ans, la grande majorité des agents arrivaient très jeunes à EDF-GDF, notamment via des cursus de formation internes à l’entreprise (écoles de métiers, apprentissage, alternance…). Aujourd’hui, la plupart des agents intègrent les entreprises de la branche après l’âge de 30 ans, en ayant déjà travaillé dans le privé. Ainsi, en 1982, l’âge moyen d’entrée dans les IEG était de 20 ans, là où les agents entrent en moyenne à 31 ans en 2020 dans les IEG.

« Un véritable rituel »

Florian Pascual, 32 ans, et Myriam Afif, 26 ans, membres du groupe de pilotage du Festival d'énergies 2023

Florian Pascual, 32 ans, et Myriam Afif, 26 ans, membres du groupe de pilotage du Festival d’énergies 2023. ©Julien Millet/CCAS

Dans la « Nouvelle Vie ouvrière », un agent de Valence insiste : « c’est un festival issu de la base, des sections loisirs vacances, des CAS, des jeunes agents ». Le président de la commission nationale Jeunes travailleurs nationale, François Mairey, va plus loin : « nous n’avons pas fait un festival pour faire un festival ; six mille à sept mille jeunes c’est bien, mais ce qui sera très bien, c’est d’avoir créé une dynamique. Trois mois avant le festival, on a vu dans les CAS des têtes nouvelles. Le phénomène festival, c’est cette dynamique-là ».

Non seulement le festival accueillera de plus en plus de jeunes – de 10 à 12 000 lors de la deuxième édition, jusqu’à 17 000 en 2010, 15 000 en 2018 -, mais il est devenu un véritable rituel pour les agents des IEG, comme l’explique Florian Pascual, membre du groupe de pilotage de la 17e édition : « Lorsqu’on intègre les Industries électriques et gazières, les ‘anciens’ nous disent qu’il faut avoir ‘fait Soulac’ au moins une fois. Aucun autre événement ne permet de se retrouver entre collègues de toutes les régions. »



Depuis, l’année de la jeunesse revient pour les agents des IEG tous les deux ans… ou presque : les deux premières éditions se succèdent (1985 et 1986), et l’édition de 1990 est reportée en 1991 ; celles de 2007 et 2012 sont reportées pour cause d’élection présidentielle, et celle de 2020, reportée deux fois en raison de l’épidémie de coronavirus. En 2023, une nouvelle génération de jeunes électriciens et gaziers bâtiront pour certains, découvriront pour d’autres, la magie de « Soulac » avec la 17e édition « bis ». Et vivront tous et toutes, après cinq ans d’attente – la plus longue période sans Festival d’Énergies – une édition qu’on sait d’avance mémorable.

Extraits du programme du Festival d’Énergies en 1985

Expositions et « montages magnétoscope » sur les activités des toutes jeunes commissions jeunes agents, travaux issus des partenariats de solidarité internationale des CAS, spécialités régionales… Retour sur le programme de la première édition dy festival en 1985.  

 

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