Jeunes et branchés 2.0

La Colo est 15-17 ans Jeunes et branchés © Didier Delaine/ccas

La Colo 15-17 ans « Jeunes et branchés ». A droite, Christophe Vanhoutte, membre du conseil d’administration de la CCAS © Didier Delaine/ccas

Organisée à Amiens du 10 au 30 juillet par la CCAS et la CMCAS de Picardie, la colo Arts Numériques propose aux 15-17 ans une initiation aux nouvelles technologies et à la culture urbaine. Pour la troisième édition, Christophe Vanhoutte, président de la commission Communication de la CCAS, est allé à la rencontre des jeunes geeks.

Pas le moindre chuchotement ni même un papier qui vole. Rien ne les déconcentre. Surtout pas les allées et venues de la journaliste et du photographe. L’esprit geek qui rassemble mordus de l’informatique, de jeux vidéo et d’univers fantastiques règne dans cette salle hautement équipée, aux rideaux baissés.

Face à leur ordinateur, les seize jeunes de quinze à dix-sept ans qui se succèdent dans cette salle matins et après-midi ne lèvent le nez de l’écran que pour suivre les consignes de l’animateur, qui est lui aussi face à un écran géant. Saïd, de l’association Samouraï, n’a que quelques années de plus qu’eux mais déjà une longue carrière dans le street art, le graphisme et le dessin artistique. Même lui qualifie ses élèves de « drôlement sérieux ». « Nous travaillons deux heures par jour et le lendemain, ils reviennent tous avec leurs travaux déjà finis.

La Colo est 15-17 ans Jeunes et branchés © Didier Delaine/ccas

La Colo est 15-17 ans Jeunes et branchés © Didier Delaine/ccas

En fait, après le cours, ils continuent le soir. » Déjà familiers avec le monde du numérique, les jeunes ont choisi l’expérience « pour tester de nouveaux trucs ». Erwan, quinze ans et demi, reconnaît être accro à l’ordi. Les arts numériques, un métier pour plus tard ? « Je suis venu pour travailler mon imagination, répond-il de manière assurée, je veux développer mes connaissances avec de nouveaux logiciels pour savoir de quoi je parle ». L’ado a aussi choisi de venir ici pour « être avec des gens en chair et en os ». Tout est dit ou presque.

Photoshop, Illustrator, Paper Toy (jouets en papier), film d’animation, dessin sur tee-shirt… La production sera exposée à la fin du séjour à l’auberge de jeunesse qui les héberge. Mais pour l’heure, « il faut leur montrer la simplicité de tous ces outils dits complexes pour qu’ils puissent les utiliser seuls ultérieurement », explique Guillaume, le comparse de Saïd. Toute la culture urbaine en vingt jours.

Directrice de colonie 15-17 ans Estelle Bouyer © Didier Delaine/ccas

Estelle Bouyer, Directrice de colo 15-17 ans © Didier Delaine/ccas

Mais pas seulement et « surtout pas », selon les mots de la directrice de colonie Estelle Bouyer. L’intérêt des vacances, c’est que ces jeunes qui passent beaucoup de temps devant les nouvelles technologies chez eux découvrent autre chose. À commencer par le concret. « Par exemple, nous revenons de camping, il y a un groupe ce matin qui s’occupe du rangement, du nettoyage. Ils jouent aux échecs, au foot, font du graphisme sur un espace public autorisé à Amiens, etc. », énumère Estelle. Mais comment sensibiliser aux activités extérieures des jeunes attachés au virtuel ? La directrice reconnaît qu’il a fallu un temps d’adaptation et d’acceptation.

« Nous sommes donc partis en weekend pour du camping sauvage avec des épreuves, la construction de toilettes sèches, une ballade nocturne à vélo. Tous n’ont pas tout de suite adhéré car nous avons demandé à ce que les téléphones portables et autres appareils ne soient pas apportés. Finalement, avec l’installation du camp, la préparation des repas et du feu de camp, le portable a été oublié ! », raconte cette maman de cinq enfants diplômée « d’une fac d’arts et ancienne geek passée par une période de sevrage ».

Au fond, qu’est ce qui plaît dans cette colo ? La question est posée par Christophe Vanhoutte, élu CCAS, venu mesurer « l’attention des jeunes portés à ces supports de communication ». Objectif : « intégrer les nouvelles technologies et le numérique dans notre réflexion pour actualiser le projet éducatif des IEG ». Cela soulève quelques problématiques. Comment gérer l’utilisation des nouveaux médias et réseaux sociaux chez les jeunes ? Comment former les encadrants pour une utilisation à bon escient ?

« Si je viens pour la troisième fois, c’est que cela me plaît », sourit Dylan, dix-sept ans, qui relève que la nourriture du restaurant CCAS est bien plus diversifiée qu’à l’auberge de jeunesse. Axel, en fauteuil roulant, demande s’il peut bénéficier d’une dérogation pour rester dans la tranche des 15-17 ans malgré ses dix-huit ans, son handicap limitant l’autonomie.

La Colo est 15-17 ans Jeunes et branchés © Didier Delaine/ccas

La Colo est 15-17 ans Jeunes et branchés © Didier Delaine/ccas

Unique en son genre parmi les offres de la CCAS, la colonie Arts Numériques crée l’engouement. « Les ordinateurs portables ou fixes et tout le matériel est prêté et entretenu par le Club des Branchés », rappelle Gérard François, l’un des membres du club. Les Branchés, une bande de copains flirtant avec l’informatique, proposent via la CMCAS des sessions d’information aux bénéficiaires. « Cette année, ils sont 160 inscrits, certains viennent s’initier depuis la Champagne-Ardennes », résume Daniel Debruyne, son acolyte pour qui l’été, c’est « place aux jeunes » ! D’autres passionnés.

 

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