Qui aime bien ne châtie pas

Qui aime bien ne châtie pas | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 87223 Dessin enfant qui pleure

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Le pays des droits de l’homme aura attendu vingt-huit ans après l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant pour interdire, au sein de la famille, le recours à des méthodes éducatives violentes physiques et psychologiques.

En juillet 2019, promulguant la loi sur l’interdiction des « violences éducatives ordinaires », la France devient le 56e pays abolitionniste (association Global Initiative to End All Corporal Punishment of Children). La Suède aura été le premier pays (1979) à légiférer sur le droit à une éducation sans violence. Les sciences de l’éducation sont pourtant sans appel depuis des décennies : rien ne peut justifier des pratiques qui portent atteinte aux droits, à la dignité, à l’intégrité physique et psychologique des enfants, à leur santé, leur bien-être, leur développement et leurs apprentissages.

Aucune étude scientifique n’a pu démontrer un effet positif des punitions corporelles sur le comportement et le développement de l’enfant. Bien au contraire. Pour Muriel Salmona, psychiatre spécialiste de la mémoire traumatique, elles sont « fortement corrélées à des troubles cognitifs et de l’apprentissage chez les enfants, et à une augmentation de l’agressivité, des conduites à risque et des comportements anti-sociaux que l’on retrouve à l’âge adulte avec un risque de reproduire des violences intrafamiliales et conjugales. Elles sont également à l’origine d’atteintes neurobiologiques et corticales du cerveau, liées au stress, au dysfonctionnement des systèmes de régulation de la réponse émotionnelle et à l’excès de production de cortisol qui est neurotoxique ».

Le cerveau des enfants est particulièrement vulnérable à la violence. Interdire les violences éducatives est donc non seulement affaire de respect des droits fondamentaux, mais également de santé publique, plaide-t-elle.

Méfaits de la pédagogie noire

La chercheuse suisse Alice Miller (1923-2010) a lutté pendant pendant vingt-cinq ans pour un changement de mentalité concernant les méthodes d’éducation. Selon elle, les enfants humiliés et maltraités ne deviennent pas tous des monstres, mais « tous les monstres ont été des enfants humiliés et maltraités ». Alice Miller qualifiait de « pédagogie noire » ces pratiques qui brisent la volonté de l’enfant pour en faire un être docile et obéissant. La pierre angulaire de ce type d’éducation consiste à faire accepter à celui-ci qu’on « lui fait mal pour lui faire du bien ».

Auteure de nombreux ouvrages dans lesquels elle décrypte notamment les racines de la violence dans le monde, Alice Miller sera soutenue par l’Unesco, l’Unicef et aussi le Conseil de l’Europe qui mène depuis des années campagne contre les châtiments corporels. Pour le Conseil de l’Europe, il ne s’agit pas d’engager des poursuites ou de culpabiliser les parents, mais de proposer des solutions alternatives viables à la discipline axée sur la violence.

Perçue comme une intrusion dans la sphère privée, la loi « anti-fessée » n’était pas très populaire en France. 70% des parents étaient opposés à sa promulgation, certains arguant qu’ils avaient été eux-mêmes battus dans leur enfance.


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