Violences conjugales : où les signaler, que vous soyez victime ou témoin

Violences conjugales : où les signaler, que vous soyez victime ou témoin | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 90925 Violences conjugales

©FNSF

Françoise Brié, directrice de la Fédération nationale solidarité femmes, rappelle les dispositifs de signalement accessibles pendant le confinement, notamment le 3919 Violences Femmes Info, où des écoutantes vous répondent de 9 à 19 heures, et le 114, auquel un sms d’urgence peut être envoyé.

Depuis le début du confinement, la continuité de la prise en charge des violences conjugales, leur possible augmentation et la crainte que les victimes aient des difficultés à se manifester a préoccupé, à raison, les acteurs et actrices du secteur. La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), qui gère le 3919, numéro national de référence d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violences, a dû organiser et transférer ses activités durant 48 heures, le temps d’organiser le travail des écoutantes à l’heure du confinement. Mais assure la totale disponibilité du numéro à l’heure actuelle.

« Des professionnelles du réseau Solidarité Femmes spécialisées dans l’accompagnement des femmes victimes de violences sont venues en appui. Une fois l’écoute réalisée avec le soutien et les informations nécessaires, la FNSF et son équipe orientent vers une base de données d’adresses comportant l’ensemble des données des associations Solidarité Femmes ainsi que celles d’autres réseaux comme Femmes solidaires et les centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF). La première semaine, il y a eu moins d’appels ; mais depuis quelques jours, nous sommes revenues au niveau habituel d’appels pris en charge », indique la directrice de la FNSF, partenaire des Activités Sociales de l’énergie depuis 2017.

Quel est le principal message que vous adressez aux victimes et témoins de violences conjugales ?

Les femmes sont autonomes et il est de leur choix de signaler des violences, mais il faut qu’elles sachent qu’il existe différents dispositifs, actuellement opérationnels malgré le confinement, pour solliciter de l’aide : elles peuvent appeler le 3919, où nos écoutantes sont mobilisées, le 17 ou envoyer un sms au 114 en cas d’urgence (et solliciter l’intervention immédiate des forces de l’ordre et/ou du Samu), signaler des violences sexuelles et tchater sur le sujet avec la police ou la gendarmerie sur un site Internet dédié… Tout existe, et il ne faut vraiment pas hésiter. Notre site Internet indique également les contacts des associations locales.

C’est aussi valable pour les proches des victimes, qui peuvent signaler une situation inquiétante. En ce cas, les écoutantes donnent les conseils à transmettre à la victime, et peuvent aussi calmer les angoisses des proches. Par contre, attention : le numéro fonctionne, il ne faut pas saturer la ligne en faisant des tests juste pour s’en assurer.

Si je suis victime de violences, quelles informations dois-je envoyer par sms au 114 ?

C’est une plateforme directement en relation avec les services de police ou de gendarmerie. Je conseille donc de donner tous les détails nécessaires à une prise en charge urgente : « J’ai été ou je suis victime de violences, j’ai des traces de coups, je suis en détresse… Pouvez-vous faire intervenir la police », et donner l’adresse exacte. Le sms au 114 est une réponse aux conditions actuelles de confinement avec l’agresseur·e, qui rendent parfois difficile de prévenir le 17 (police secours). En cela, un sms au 114 remplace un coup de fil au service d’urgence. On appelle toutefois à la même discrétion qu’habituellement : supprimer le sms après envoi, par exemple. Quant au 3919, qui n’est pas un numéro d’urgence, il n’apparaît pas sur les factures, il faut juste l’effacer du journal d’appels.

Des points de contact dans les pharmacies et les supermarchés ont été évoqués pour signaler les violences. Sont-ils opérationnels et ont-ils vocation à durer au-delà du confinement ?

Le dispositif est en train de se mettre en place pour les pharmaciens et pharmaciennes, qui consiste principalement à disposer de contacts associatifs. Des pharmacien·nes ont déjà contacté la fédération en ce sens, et nous leur avons fourni nos relais locaux. Dans les supermarchés, ce sont les associations de notre réseau ou d’autres réseaux qui vont être mobilisées.

Ces mesures sont des mesures d’urgence temporaires. En effet, il faut une très bonne formation pour suivre les femmes victimes de violences. Mais cela peut conduire les professionnel·les de santé vers une meilleure connaissance des dispositifs existants : en ce sens, cela sera pérenne. Et cela nous donne des éléments de réflexion pour d’autres situations d’urgence que l’on pourrait avoir à affronter.


Numéro national Violences Femmes Info : le 3919

La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) gère le 3919 Violences Femmes Info, service national d’écoute, d’information et d’orientation pour toutes les violences : violences conjugales, violences sexuelles, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, violences au travail…

Le 3919 est anonyme et gratuit. L’appel vers ce numéro n’apparaît pas sur les factures de téléphone.

Site Internet de la FNSF : www.solidaritefemmes.org

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