Voyages solidaires : 20 ans de rando avec la CCAS

Voyages solidaires : 20 ans de rando avec la CCAS | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 59417 Sejour voyage solidaire

Organisé par la CCAS en août 2018 au Cambodge, le séjour voyage solidaire 18-30 ans a permis de sensibiliser les jeunes agents aux enjeux du commerce équitable. ©Joseph Marando/CCAS

Il y a maintenant vingt ans ou presque, les Activités Sociales inventaient les voyages solidaires, un an après le rassemblement, en marge du sommet de l’OMC, de Seattle, aux États-Unis, où le concept d’altermondialisme fit une entrée fracassante sur la scène internationale, dominée par une mondialisation libérale triomphante.

Il y a vingt ans, il était déjà question d’écologie, de normes environnementales et sociales, de dominations organisées des multinationales, du pillage des ressources, de nouvelles formes d’exploitation des pays dits du tiers-monde. « Un autre monde est possible ! » scandaient les militants venus de tous les coins de la planète pour participer au sommet de l’OMC de Seattle. En accord avec la nécessité de promouvoir des formes de solidarité inédites, conformes à ses valeurs, à celles du syndicalisme, comment les Activités Sociales de l’énergie, premier acteur du tourisme social, pouvaient-elles répondre à une demande forte de séjours internationaux, tout en essayant d’échapper aux formes du tourisme dominant ?

Des labels au prix fort

Ambitieux projet, et à vrai dire assez gonflé, pour un acteur du tourisme social que de permettre aux salariés des Industries électriques et gazières (IEG) d’accéder aux voyages alternatifs et d’être, avec les partenaires locaux, les coconstructeurs de leur voyage. Car le tourisme international est d’abord un vaste marché, comme le rappelle Bernard Duterme, sociologue et directeur du Cetri (Centre tricontinental) de Louvain, en Belgique : « C’est devenu une industrie importante qui croît de 4 à 5 % par an et représente un dixième de la richesse mondiale créée par an. Et c’est la première source de devises pour près de cinquante pays parmi les plus pauvres pays du monde.


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En 2018, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) évaluait à 1 400 000 le nombre de séjours à l’étranger par an. Ces séjours représentent 8 % des émissions de CO2 sur la planète. S’il est vrai que cette activité contribue à la croissance des pays émergents, l’ONU estime que plus de 80 % des richesses créées par le tourisme échappent aux pays du Sud. Au Mexique, par exemple, un touriste a une consommation en eau supérieure de 40 % à celle d’un Mexicain. On parle ici de capitalisme de dépossession, où le développement est fléché vers les zones d’activités touristiques qui se gentrifient. Sur 10 euros dépensés sur place, 4 euros seulement restent dans le pays. Et le plus grand bénéficiaire du tourisme international est le Grand-duché de Luxembourg ! »

Dans ce vaste marché du loisir, les termes « solidaire », « éthique » ou « équitable » sont devenus des labels qui se paient au prix fort.

650 projets dans 50 pays

Les Activités Sociales ont, dès le début, choisi de s’appuyer sur le tissu des associations de solidarité internationale animées par des agents. Au total, en vingt ans, on compte pas moins de 650 projets d’aide au développement menés dans près de cinquante pays à travers le monde. La CCAS va aussi prendre appui sur la réflexion et l’expertise du Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement) qui réunit une cinquantaine d’associations et travaille depuis 1976 sur les questions de solidarité et développement.

« N’oublions pas qu’à la base de ces séjours, explique Gilles Châtelain, administrateur chargé des questions internationales et de solidarité, il y a un projet de développement mené par les électriciens et gaziers. Le séjour est un prolongement de l’action menée dans le pays qui les accueillera. C’est une condition non négociable et une garantie minimale que des liens entre nous et une communauté locale sont réels et étroits. » Situations politiques tendues, conditions de vie parfois rudes…

Un guide pour voyager autrement

« Le passeport solidaire » édité par les Activités Sociales en 2019 fait le point sur les écueils et les conduites à adopter dans les situations auxquelles le voyageur sera confronté. L’objectif étant que le voyageur vive plus qu’un séjour, une expérience humaine souvent exceptionnelle.

Lire le guide 
(cliquez sur l’image)

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Jordan, jeune technicien de l’hydraulique dans la vallée de l’Ain : « Je feuilletais le catalogue des vacances, quand je suis tombé sur les voyages solidaires, que je ne connaissais pas. La description du séjour à travers les actions de l’association Énergie Coopération Développement, animée par des collègues autour de l’accès à l’eau au Laos, m’a convaincu. »

Jordan poursuit : « Oui, c’est vrai, on trouve l’échange, l’immersion dans la réalité du pays aux côtés des habitants. Le but n’est pas de jouer les ‘French doctors’ à l’autre bout du monde ou de monter trois rangs de briques, mais de profiter de l’implantation de l’association, des liens souvent étroits qu’elle a tissés dans une région, pour faire exister, très concrètement, la rencontre et l’échange autour d’un repas, de fêtes organisées ensemble dans un village ou d’une rando. Et, au retour, de poursuivre l’aventure en s’investissant dans l’association partenaire. En tout cas, c’est bien ce que je cherchais et ce que j’ai vécu. »

Jordan repartira bientôt mais, cette fois, il fera partie de l’équipe d’encadrement. En vingt ans, des centaines d’électriciens et gaziers, des jeunes de 14 à 17 ans auront ainsi emprunté les chemins, étroits, d’un autre monde, patiemment ouverts ici et là-bas.


R.E.V.E : un réseau social pour se rencontrer

Pour connaître, préparer et prolonger le voyage, rendez-vous sur R.E.V.E, la page Facebook du Réseau d’entraide de voyageurs solidaires.

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