Angers côté court

La sélection officielle du festival comptait cette année 20 court-métrages européens©C.Crié/ccas

La sélection officielle du festival comptait cette année 20 court-métrages européens ©C.Crié/ccas

En décernant un prix à l’un des courts-métrages en compétition au 27e festival Premiers Plans d’Angers, la CCAS choisit de mettre en valeur un format cinématographique encore trop peu diffusé, audacieux et exigeant.

Un court-métrage est un film dont le métrage n’excède pas 1 600 mètres en format 35 mm, ce qui correspond à une durée de 59 minutes. L’époque n’est pas si lointaine où les cinémas en diffusaient avant chaque séance, comme se souvient Éric Lepaven, agent EDF à Angers depuis vingt-deux ans et grand habitué du festival organisé, cette année, du 16 au 25 janvier : « Quand j’étais jeune, dans mon petit théâtre à Villejuif mais aussi dans les MJC, il y avait un court-métrage avant chaque film. On venait découvrir, on se laissait surprendre. » Aujourd’hui, rares sont les cinémas qui perpétuent cette tradition. À la télévision, des émissions telles qu’Histoires Courtes sur France 2, Libre court sur France 3, ou encore Court-circuit sur Arte ont pris le relais.

Le court métrage est souvent considéré comme une étape obligée dans le parcours d’un jeune réalisateur. Moins onéreux qu’un « long », il permet de faire ses preuves. Mais il constitue aussi un objet cinématographique à part entière, comme l’explique Claude-Éric Poiroux, délégué général du festival : « En littérature, on admet que les nouvelles sont un genre particulier. Au cinéma, ça devrait être la même chose. Dans notre festival, nous voulons montrer ce côté très excitant de la création cinématographique. Le court-métrage est très peu formaté, très libre, on y voit toutes les formes. Il a toute sa place dans le grand auditorium ! » La sélection officielle du festival comptait cette année 9 courts-métrages européens et 11 court-métrages français. Désir adolescent, errances, questionnement spirituel, histoires réalistes, fantastiques ou loufoques, c’est parmi ces 11 films que le jury CCAS devait trancher pour remettre son prix spécial.

Retraité des IEG depuis quinze ans, Robert Philibert faisait cette année partie, et pour la quatrième fois, du jury de bénéficiaires appelés à élire le court-métrage primé par la CCAS : « Au départ, ça s’est fait un peu par hasard. J’aimais le cinéma, mais je n’étais pas un cinéphile assidu. Et puis je me suis pris au jeu, ça a éveillé ma curiosité. Pour choisir, on s’attache au propos du film, aux valeurs qu’il véhicule, qui doivent résonner avec celles de la CCAS, mais on regarde aussi l’esthétique, le travail de réalisation. Ça m’a appris à regarder les films différemment, de manière plus approfondie, plus complète. » Au-delà des 2 300 euros de récompense remis au réalisateur, la CCAS organise une tournée de projections-débats dans une dizaine de centres de vacances. Une expérience sur laquelle revient Jan Sitta, lauréat 2014 : « La tournée a été une expérience très riche humainement. C’était un vrai moment d’échange et de rencontre avec un public non averti, c’était génial ! Les échanges ont été très variés, aussi bien sur le sens du film que sur le métier de cinéaste, avec des gens passionnés et chaleureux. J’ai découvert la CCAS, un organisme précieux, militant pour la démocratisation de l’art. »

Politique culturelle ambitieuse, l’aide au court-métrage soutient les jeunes créateurs. Ce prix remis lors du festival Premiers Plans n’est qu’un élément d’une politique globale de la CCAS, qui œuvre tout au long de l’année pour aider et valoriser les créateurs émergents, que ce soit par le biais de prix, de partenariats ou de projections. On peut aussi évoquer des initiatives parallèles, telles que le travail en lien avec le GREC (Groupe de recherches et d’essais cinématographiques) dans le cadre de Visions Sociales à La Napoule, visant à aider les jeunes réalisateurs à réaliser leur court-métrage, ou encore le dispositif Next Step, dans le cadre de la Semaine de la critique à Cannes, qui aide les réalisateurs à passer du court- au long-métrage.

Trois questions à Claude-Éric Poiroux, délégué général du festival Premiers Plans d’Angers.

Claude-Eric Poiroux©C.Crié/ccas

Claude-Eric Poiroux©C.Crié/ccas

Quelle est la spécificité de cette édition 2015 ?
La partie « découverte » du festival, ce sont les films en compétition réalisés l’an dernier par une centaine de réalisateurs européens. Et puis il y a deux hommages autour des films du cinéaste italien Dino Risi, maître des comédies corrosives des années 1960, et de ceux de Bertrand Blier, en sa présence.

Quelle était votre volonté lors de la création du festival ?
Notre spécificité est de montrer exclusivement des premiers films. Le but a toujours été de faire découvrir le meilleur de l’émergence. Les salles de cinéma montrent des films qui ont la chance d’être exploités de manière traditionnelle avec une promotion classique. Mais il y a des milliers de films qui ne sortent pas forcément en salles et qui méritent d’être vus. C’est notre mission.

Quel est le sens du partenariat noué avec la CCAS ?
Pour nous, comme pour la CCAS, le cinéma doit être accessible à tous, et surtout pas intimidant. On n’est pas obligé d’aimer un film, mais on sort de la salle avec quelque chose qui nous a déclenché une émotion et ouvert les yeux sur une autre réalité. La CCAS nous aide dans notre démarche de valorisation de la diversité cinématographique : il n’y a pas que les grosses comédies américaines !

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