« On peut être très créatif en étant amateur »

VéroniquePittolo_©_Franck_Pruja1

L’écrivain Véronique Pittolo anime aussi des ateliers d’écriture ©F. Pruja

Auteur de plusieurs ouvrages de littérature et de poésie, Véronique Pittolo intervient à la CCAS depuis de nombreuses années. Elle anime des ateliers d’écriture, notamment sur le blog des Parle, depuis 2012.

Comment se déroulent vos ateliers d’écriture ?
Le contexte des centres de vacances est particulier : on a plus envie de se baigner, de faire du sport, la fête le soir que de penser à la poésie. Il se trouve que la CCAS mène une politique culturelle constante. Avec une dotation aux livres de qualité et des bibliothèques dans les centres de vacances, les agents ont la possibilité de lire s’il en ont envie. Il n’y a pas cela ailleurs, même dans les hôtels cinq étoiles. C’est une chance. Animer un atelier ne signifie pas embrigader
dans un dispositif scolaire. Pour « apprivoiser » les personnes, je leur propose de travailler par exemple sur une passion : on peut écrire un poème sur le foot, sur la cuisine, etc. On n’est pas obligé d’avoir fait des études supérieures ou de lettres pour écrire un poème. Il suffit de savoir faire une phrase : sujet, verbe, complément.

Tout le monde peut écrire ?
Oui. Je travaille avec des milieux aussi divers que les hôpitaux, les écoles, les prisons… Il n’y a pas d’âge non plus. Mon rôle est de stimuler le désir, susciter la créativité. J’arrive avec des propositions, avec ce que j’appelle des textes à trous et on fait du bricolage créatif. C’est aussi le principe du petit ouvrage L’électricité est-elle soluble dans la littérature ? : c’est le fruit d’un travail collectif auquel ont participé des agents EDF-GDF à l’initiative des Activités Sociales dans le cadre d’une résidence d’écrivain avec la région Île-de-France. Une exploration hasardeuse, un élan viral que nous avons déployé à travers le blog Parle.

Pourquoi ce besoin d’écrire d’aujourd’hui ?
Bernard Stiegler explique que nos sociétés formatées nous empêchent d’exprimer suffisamment de bon narcissisme. Savoir que l’on peut avoir un élan créatif redonne un peu de ce bon narcissisme, dénué d’égocentrisme. La démarche est valorisante : un amateur produit une œuvre, qui va être mise au propre, dactylographiée, voire imprimée. Il y met tout son cœur sans essayer toutefois d’être le meilleur. Certains amateurs écrivent des choses géniales, sans le savoir. On peut être très créatif en étant amateur. Le collectif de l’atelier est un espace de liberté, d’émancipation de la pensée. Chaque atelier est différent, on ne sait jamais ce qu’il va s’y passer… c’est une aventure.

Quel livre a eu le plus d’impact sur vous ?
À la recherche du temps perdu (Marcel Proust). Je l’ai lu trois ou quatre fois. C’est l’expérience de l’intériorité, si forte et si bien transcrite qu’elle vous accompagne et vous prend par la main.

L’électricité est elle soluble dans la littérature ? est le premier livre numérique édité par les Activités Sociales, disponible sur le blog des Parle

Prenez la plume
Le  blog des Parle est un espace d’expression libre ouvert à toutes les actions des CMCAS et à tous les bénéficiaires qui veulent échanger autour de la lecture et de l’écriture dans le cadre des Parle (Pratiques amateurs au rendez-vous de la lecture et de l’écriture).
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