Laissez-vous conter… Luz-Saint-Sauveur (#2)

le groupe des aventuriers de l'Histoire - © Noemie Coppin

Le groupe des aventuriers de l’Histoire – © Noémie Coppin

Il y a quelque chose de magique dans l’air de Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées). Quelque chose de majestueux, de curieux, d’impalpable. Comme un mystère à percer. Laissez vous guider dans les ruelles du village, entre passé et présent, légende et vérité, terroir et sacré…

Il était une fois… « Une charmante vieille ville, délicieusement située dans une profonde vallée triangulaire. Trois grands rayons de jour y entrent par les trois embrasures des trois montagnes. Quand les miquelets et les contrebandiers espagnols arrivaient d’Aragon par la brèche de Roland, ils apercevaient tout à coup à l’extrémité de la gorge obscure une grande clarté, comme est la porte d’une cave à ceux qui sont dedans. Ils se hâtaient et trouvaient un gros bourg éclairé de soleil et vivant. Ce bourg, ils l’ont nommé Lumière, Luz. »

Qui, mieux que Victor Hugo, pourrait décrire l’atmosphère qui règne ici ?

Sous les flocons du matin, le pays de Toy est légèrement brumeux. Il s’ébroue, comme un cheval sauvage. Pourtant, ici, c’est le pays du mouton. On l’élève, pour sa viande et sa laine, et on le célèbre à chaque fin du mois de septembre. Le pays de Toy compte d’ailleurs six fois plus de moutons que d’habitants.

 

Mais revenons à nos moutons. Je vous disais que Luz était un pays magique. Peut-être cela vient-il du souffre et du gaz naturel contenu dans ses eaux souterraines ? N’arrivant pas à avoir d’enfant, l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, vint en cure à Luz. La chapelle Solférino, reconstruite en 1859, est un remerciement pour le fils qui est venu. Preuve, coïncidence, balivernes ?

Mais il y a des mystères plus grands encore. On parle d’un trésor, caché sous le sol de la mairie.

Un trésor ? Les oreilles de Tom, 6 ans, se dressent. Le petit pirate est le fils de Maxime Sarraute et Marie-Charlotte Bousquet. Marie-Charlotte est chef d’usine hydro-électrique dans la vallée de la Vézère, en Corrèze. Et il y a bien des pièces d’or dans la mairie. En 2007, un coffre a été trouvé lors de la rénovation de l’ancienne maison bourgeoise. Des pièces napoléoniennes, d’une valeur estimée de 80 000 euros. « On s’était déjà pas mal baladés dans le village, mais on n’avait pas découvert le trésor caché de la mairie, c’est magique pour les petits ! Quand un guide nous livre les légendes et les anecdotes du lieu, ça change tout » s’amuse Maxime.

C’est aussi une découverte pour Valérie Javanaud. La nantaise, de l’équipe de direction du Pays de la Loire, est pourtant une habituée de Luz-Saint-Sauveur : elle y vient un an sur deux depuis 11 ans. « Je croyais vraiment connaître le village de fond en comble, mais j’ignorais l’existence de ce trésor. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir ! », lance-t-elle, enthousiaste.

En sortant de la mairie, une camionnette remplie de grosses meules de fromage diffuse l’odeur de la montagne. Et bientôt, c’est tout le terroir de la vallée que l’on respire et que l’on dévore des yeux. Saucissons, jambons de pays, miel, confitures, nougat… Autant de tentations et de possibilités d’égarement pour nos aventuriers en quête d’Histoire. Courageux, ils franchissent l’impressionnante enceinte de l’Eglise dite « des templiers ». Heureusement, Fabrice, le guide Cévéo, veille au triomphe de la vérité : « On l’appelle à tort Église des Templiers, car elle n’en a que l’aspect. En réalité, l’Église Saint André a été construite au XIIème siècle. Deux siècles plus tard, des remparts ont été construits autour de l’église pour protéger les habitants de Luz des attaques des bandits espagnols, les miquelets. Il y avait même un pont-levis. Plus tard, alors que la peste noire ravageait le pays de Toy, vers 1650, elle prit le nom de Notre-Dame-de-la-Pitié. »

La peste noire… De quoi vous donner des frissons dans le dos. Avec son cimetière ancien, son silence plein d’échos et son plafond de chœur majestueux, l’église semble porter en elle la trace de temps immémoriaux.

En sortant du vieil édifice, Muriel Piekarz sourit. C’est la première fois à Luz-Saint-Sauveur pour cette agent de la centrale de Civaux. Elle est venue de Poitiers. « Quand on arrive ici, la route est bordée de cascades, on croit entrer dans un autre monde, plus sauvage, plus secret. Ça me plait. J’ai l’impression que pendant que mon mari et mes enfants dévalent les pistes, moi, j’explore l’Histoire. Je plonge dedans, sans savoir ce que je vais découvrir. Et ce matin, quelle aventure ! »

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