Retricoter le lien social

Debout : Véronique Collomb, responsable de l’atelier couture/jeux d’aiguilles, Tsui–Ping Michel, Nathalie Bonamy a créé la section couture avec Véronique Collomb, Élyse Llilio, professeure de l’atelier couture et travaux d’aiguilles (de l’atelier jeux d’aiguilles), Patricia Lerond. Assises : Dominique Parra, Jessica Louriac Pacchini. © Joseph Marando

Debout : Véronique Collomb, responsable de l’atelier couture/jeux d’aiguilles, Tsui–Ping Michel, Nathalie Bonamy a créé la section couture avec Véronique Collomb, Élyse Llilio, professeure de l’atelier couture et travaux d’aiguilles (de l’atelier jeux d’aiguilles), Patricia Lerond. Assises : Dominique Parra, Jessica Louriac Pacchini. © Joseph Marando/CCAS

Créé en janvier 2016, l’atelier Jeux d’aiguilles accueille les bénéficiaires de la CMCAS Languedoc désireux d’apprendre la couture, le patchwork et tous les autres travaux d’aiguilles. Un atelier pour se détendre et tisser des liens.

Au centre de loisirs La Barthe, à Béziers, c’est jour de fête ce mardi 26 avril. Les retraités* de la CMCAS Languedoc sont rassemblés pour un repas festif. A l’étage, l’atelier de couture, ou plus précisément l’atelier Jeux d’aiguilles, se tient comme chaque mardi après-midi depuis janvier dernier. « Nous l’avons appelé Jeux d’aiguilles pour englober tous les travaux ayant trait aux aiguilles, même si, pour le moment, l’essentiel de notre activité est consacré à la couture. Nous avons également des passionnées de patchwork », explique Véronique Collomb, à l’initiative de la création de l’atelier, avec Elyse Llilio.

Et les deux retraitées des IEG de préciser aussitôt : « Si des personnes veulent venir faire du tricot, du crochet ou apprendre la broderie, elles sont les bienvenues ! On s’adapte. » On l’aura compris, ici c’est la liberté et le bien-être qui priment ; chaque participante – pour le moment les dames font l’unanimité – fait ce qu’elle veut, à son rythme, avec pour seul principe la bonne humeur.

« Ce n’est pas un cours, assure Elyse, la Madame Couture du club. Les collègues arrivent avec une idée en tête. Nous sommes là pour les conseiller dans le choix du modèle et du tissu. Ensuite, on les accompagne pour réaliser leurs travaux », poursuit-elle. « L’objectif est de faire soi-même le vêtement que l’on a imaginé. C’est facile ! Tout est possible et à la portée de tout le monde si l’on est bien guidée », garantit Véronique, qui a réalisé sa première robe avec l’aide de sa collègue.

Véronique Collomb responsable de l’atelier couture/jeux d’aiguilles/CMCAS de Béziers, et Dominique Parra adhérente de l’atelier couture © Joseph Marando

Véronique Collomb responsable de l’atelier couture/jeux d’aiguilles/CMCAS de Béziers, et Dominique Parra adhérente de l’atelier couture © Joseph Marando/CCAS

« Pas besoin de savoir coudre, il suffit d’être motivé ! On est là pour apprendre et surtout se faire plaisir », renchérit Elyse aux doigts d’or. Plus qu’une passion – et bien qu’elle s’en défende – elle est très douée. Aucune fée ne s’est penchée sur son berceau, mais la couture est, pour Elyse, une histoire de famille. « J’ai toujours vu ma mère et ma grand-mère coudre nos vêtements. C’était le seul moyen de nous habiller à moindres frais », confie-t-elle. Elyse coud depuis l’enfance. Depuis ce premier « petit manteau rouge » pour sa poupée (à peine 5 ans !), elle n’a cessé de fabriquer des vêtements maison : des robes de soirée, les robes de mariée de ses filles, des habits pour ses petites-filles, etc. Aujourd’hui, elle a à cœur de transmettre son expérience et son savoir-faire.

« Elyse est formidable ! Elle sait tout faire. Et surtout, elle répare toutes nos bêtises ! », approuve Marie-Rose Chevillard, ayant droit de la CMCAS Languedoc. Un petit air de Claudia Cardinale, un sourire magnifique, Marie-Rose prétend « ne pas savoir coudre ». Oh, la menteuse… « Moi ce que j’aime, c’est transformer les choses. J’ai plein d’idées mais pour les mettre en pratique, c’est plus compliqué », déclare-t-elle. « Marie-Rose a une spécialité, elle bricole ses vêtements. Elle ajoute du tissu sur une robe ou un chemisier pour créer un nouveau modèle », intervient Elyse. Et le résultat est plutôt pas mal. Moderniser d’anciens vêtements ou métamorphoser les nouveaux, en y ajoutant un petit quelque chose, s’avère déjà être un premier pas dans la couture maison… avant de se lancer dans la fabrication de son habit de A à Z.

« Comme une thérapie »

L’intérêt de cet atelier réside également dans la possibilité de laisser libre cours à sa fantaisie, à sa créativité. « Jamais aucun vêtement ne ressemblera à celui que vous avez créé. Un détail (un ruban, les boutons, la coupe, la matière…) imprimera votre touche personnelle et en fera une pièce unique, originale », fait remarquer Elyse.

Elyse Llilio, professeure de l’atelier couture et travaux d’aiguilles (de l’atelier jeux d’aiguilles) © Joseph Marando

Elyse Llilio, professeure de l’atelier couture et travaux d’aiguilles (de l’atelier jeux d’aiguilles) © Joseph Marando/CCAS

Dans l’atelier, l’ambiance est quelque peu dissipée, ça bavarde, ça rigole mais les ouvrages avancent… Des invités au repas festif viennent saluer les couturières. Le papotage et les bruits des machines à coudre ne couvrent pas les flonflons de la fête. « Oh, écoutez cette musique ! Ça me donne envie de valser », s’émeut Marie-Rose qui esquisse quelques pas de danse. Sylvie Dubourg, elle, lâche son ouvrage pour aller twister.

La couture donnerait-elle des ailes ? Quand on rencontre la jolie blondinette, on peine à imaginer qu’une grave maladie l’a blessée dans sa chair tant elle est pétillante. « Je n’aime pas spécialement la couture. A vrai dire, je viens plus ici pour le lien social que l’activité », concède la jeune inactive des IEG. « Ici, je vois du monde, je renoue avec la vie après ma maladie. C’est comme une thérapie », confie Sylvie. Son truc à elle c’est de « customiser », personnaliser les objets. « C’est ma première création », annonce-t-elle en montrant une pochette (pour un livre ou une tablette) découpée dans un tissu bulgomme qu’elle s’apprête à décorer.

A la fin de la séance, la pochette immaculée sera méconnaissable. Sylvie l’a agrémentée d’un joli bouton en guise d’attache, d’un feston coloré et d’un énorme cœur découpé dans une étoffe bigarrée. Comme un appel à la vie. « L’après-midi couture, je l’envisage comme un atelier d’expression », raconte-t-elle. L’atelier Jeux d’aiguilles, avec tout ce qu’il induit de bonne humeur et d’empathie, se révèle être un formidable exutoire aux maux des unes et des autres. Une chouette façon de reconquérir l’estime de soi. « L’essentiel est de se prouver qu’on est capable de fabriquer quelque chose », insiste Véronique.

Nathalie Bonamy a créé la section couture avec Véronique Collomb. Exemple de Patchwork. © Joseph Marando

Nathalie Bonamy a créé la section couture avec Véronique Collomb. Exemple de Patchwork. © Joseph Marando/CCAS

A l’autre bout de la table, Dominique Parra et Nathalie Bonamy sont les spécialistes du patchwork. Les deux retraitées des IEG sont intarissables sur cette activité qu’elles pratiquent depuis des années. « Le principe du patchwork, c’est la récupération et la transformation de tissus ayant déjà servi. Les puristes n’achètent aucun tissu », rappelle Dominique. « On fait de magnifiques patchworks à partir de vieux vêtements », soutient-elle. Si l’assemblage de chutes de « chiffons » semble un peu plus compliqué qu’il n’y paraît, il donne des résultats étonnants. C’est finalement l’art d’associer harmonieusement des matières et des couleurs qui se déclinent ensuite sur des couettes, des pochettes, des sacs ou des vêtements.

Le patchwork a lui aussi ses spécialités et ses styles, très variés. « Certains ne font leur patchwork qu’avec des bouts de cravate par exemple », indique Dominique. Là encore, tout est possible et les petites mains laissent leur inventivité se révéler. « On commence par faire des petites choses, rassure Dominique. Ici, on a tout ce qu’il faut. S’il nous manque un bout de tissu, on tape les copines », résume-t-elle. L’échange et le partage sont les principes qui prévalent au club et animent les collègues bénévoles encadrant les activités.

« C’est un atelier de couture certes, mais c’est avant tout un espace où l’on apprend à se détendre, à déstresser pour partager un bon moment. L’activité manuelle est le prétexte à discuter, à créer du lien social », raconte Véronique. Un lieu pour soi, pour mettre entre parenthèses ses soucis, pour souffler un peu parfois ; un espace de réelle proximité et d’amitié. A 17 heures, c’est l’heure du thé ou du café, accompagnés d’un succulent gâteau fait maison. Les couturières ont d’autres talents cachés… Véronique en profite pour rappeler quelques rendez-vous incontournables : la fête de la CMCAS, une sortie entre filles, le vernissage de l’exposition des collègues de l’atelier Poterie…

Aujourd’hui, elles sont une douzaine à participer à l’atelier Jeux d’aiguilles. A la rentrée prochaine, une séance supplémentaire sera proposée en soirée afin de permettre aux agents, salariés, de venir s’initier à la couture, à la broderie, au patchwork ou au tricot. Le Portail d’Oc, journal de la CMCAS Languedoc, s’en fera l’écho.

Renseignements auprès de Véronique Collomb : 06 88 65 26 82.

* « Loisirs et Temps Libre », club des retraités de la CMCAS Languedoc.

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