« L’école apprend à reproduire, le spectacle développe le libre arbitre »

"L’école apprend à reproduire, le spectacle développe le libre arbitre" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 43424 Momix Sophie Chapdelaine

Sophie Chapdelaine est coordinatrice culturelle au festival Momix. ©Éric Raz/CCAS

Créé en 1992, Momix est pour la première fois partenaire de la CCAS et CMCAS Mulhouse. Cela fait seize ans que Sophie Chapdelaine travaille pour ce festival jeune public, qui propose spectacles de danse, de musique ou encore pièces de théâtre

Quels sont les objectifs de Momix ?

Momix rassemble le public autour d’une création exigeante. Ce n’est pas parce que les spectacles sont dédiés à des enfants que la qualité ne doit pas être là. Il y a, en réalité, toujours plusieurs niveaux de lecture dans nos spectacles. Les artistes souhaitent partager leur perception du réel, leur point de vue sur une thématique. Cette année, il y a eu pas mal d’œuvres sur la différence, l’exclusion, les migrants. Les interprètes veulent interroger sur le monde qui les entoure. Momix est une expérience intime et collective. On veut susciter l’émotion et le débat. Les adultes doivent avoir autant d’étoiles dans les yeux que les enfants.


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Le festival existe depuis 1992. Qu’est-ce qui explique son succès ?

Le soutien de la ville de Kingersheim, tout d’abord. Mais aussi l’engagement de notre directeur, Philippe Schlienger. Il a toujours souhaité que Momix présente des spectacles de bonne qualité, accessibles à tous. Nous avons un public familial fidèle. Les enfants venus il y a vingt ans reviennent, mais avec leurs propres enfants. Je pense que ce festival fonctionne car il défend la création artistique. Ce qui est rare. Au niveau professionnel, c’est un festival important. Des personnes venues de la France entière et même de l’étranger se retrouvent ici. Il y a chaque année environ 13 000 spectateurs à Kingersheim.

En quoi est-ce important pour un jeune public d’être familiarisé avec le théâtre, le spectacle vivant ?

L’enfant est soumis à des règles à l’école et à la maison. L’école lui apprend à répéter ou reproduire. Le spectacle, quant à lui, développe son libre arbitre. L’artiste partage une réflexion, une vision du monde, qui suscite l’étonnement, le questionnement. L’enfant se forge une opinion intime, personnelle. La question est : qu’est-ce que ce spectacle a changé en moi ? En réalité, la plus-value d’un spectacle n’est pas visible immédiatement. La pièce s’établit, reste en soi pendant des mois, des années. Elle prend du temps pour mûrir. L’enfant qui a vu une pièce alors qu’il avait une dizaine d’années pourrait se remémorer certains éléments du spectacle plus tard. Dans sa vie quotidienne, il sera peut-être confronté à une situation évoquée par l’artiste, et pourra trouver des réponses grâce à cette référence.

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