Scop TI, une coopérative à l’épreuve du marché

Scop TI, une coopérative à l’épreuve du marché | Journal des Activités Sociales de l'énergie | scop ti 2

Vente de thé « Scop-TI » et « 1336 » au Fest’Ile de France, festival organisé par la CMCAS Essonne les 3 et 4 juin derniers ©Didier Delaine/CCAS

Issue d’une longue lutte contre le géant de l’agroalimentaire Unilever, la société coopérative ouvrière thés et infusions, Scop-TI, basée à Gémenos, près de Marseille, est au milieu du gué. Elle compte aujourd’hui sur son réseau de vente directe pour espérer dégager en 2018 ses premiers bénéfices.

C’était le 26 mai 2014, il y a trois ans. Après 1 336 jours de bras de fer avec Unilever, leur maison mère, les ex-salariés de Fralib remportaient l’une des plus belles batailles de l’histoire du mouvement ouvrier contemporain. Une victoire contre la délocalisation et pour la préservation d’un outil industriel et d’un savoir-faire. Un an plus tard, en septembre 2015, les premiers sachets de thé et d’infusion de la marque Scop-TI sortaient des lignes de production de l’usine basée à Gémenos.

Aujourd’hui, les 42 salariés rescapés de l’ère Unilever font face à un nouveau défi : rendre viable une usine qu’on disait condamnée. « On veut faire la démonstration qu’on est capables de relancer notre outil industriel », explique Olivier Leberquier, directeur général délégué de Scop-TI et figure emblématique de la lutte des Fralib. À première vue, l’affaire semble plutôt bien engagée. « On a quadruplé le chiffre d’affaires entre 2015 et 2016 », poursuit l’ancien délégué CGT, fier de voir son thé et ses infusions remplir les linéaires de Leclerc, Intermarché, Système U, Carrefour et bientôt Auchan.

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Olivier Leberquier, directeur général délégué de Scop-TI, le 27 mai au centre CCAS de Saint-Cyprien ©Joseph Marando/CCAS

La coopérative provençale réalise 80 % de son activité grâce aux produits qu’elle commercialise pour le compte de ces grandes enseignes. Indispensable pour couvrir ses frais fixes, la présence en hypermarché ne permet pas à Scop-TI, en revanche, de dégager une marge suffisante. « On estime entre 1,5 et 2 millions notre besoin de trésorerie », affirme Olivier Leberquier. C’est l’équivalent du chiffre d’affaires réalisé en 2016.

S’appuyer sur la grande distribution tout en augmentant la part des circuits alternatifs : voilà la stratégie que veulent suivre les coopérateurs de Scop-TI pour tenter de dégager en 2018 leurs premiers bénéfices. Aujourd’hui, l’entreprise vend environ 300 tonnes de thé annuellement sous « marques distributeurs » (Leclerc, Intermarché et Système U). À titre de comparaison, les volumes vendus sous ses deux marques propres – 1336 et Scop-TI – ne devraient pas dépasser les 40 tonnes cette année, alors que l’objectif à terme est d’atteindre les 500 tonnes.

Dernièrement, les Scop-TI ont créé une association – Fraliberthé – et une boutique en ligne. Ils espèrent ainsi redynamiser un réseau de vente directe qui représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires estampillé 1336 et Scop-TI. Soutien historique des ex-Fralib, la CCAS s’apprête à faire entrer dans ses restaurants ces boîtes de thé et d’infusion qui « éveillent les consciences et réveillent les papilles ». Une façon de poursuivre son engagement aux côtés des salariés qui défendent une autre manière de gérer l’entreprise et de partager les fruits de leur travail.

Retrouvez ici la carte de France des points de vente des thés et infusions 1336.

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