Inondations dans le Nord-Pas-de-Calais : les CMCAS aux côtés des sinistrés

L’étang de Balinghem (Pas-de-Calais), patrimoine de la CMCAS Littoral Côte d’Opale, inondé suite aux fortes pluies et crues du début du mois de novembre 2023.

Le parc de Balinghem (Pas-de-Calais), patrimoine de la CMCAS Littoral Côte d’Opale, inondé à la suite des fortes pluies et crues du début du mois de novembre 2023. Le domaine vient d’être rénové par les bénévoles de la CMCAS. ©CMCAS Littoral Côte d’Opale

Les habitants des départements du Nord et du Pas-de-Calais ont été durement éprouvés par les inondations de ces dernières semaines. La CMCAS Littoral Côte d’Opale et la CMCAS Nord-Pas-de-Calais étaient sur le pont pour venir en aide à leurs bénéficiaires.

Depuis le 6 novembre, des intempéries dévastatrices ont laminé les départements du Pas-de-Calais et du Nord. Ces derniers ont subi quatre semaines de pluies torrentielles, presque consécutives, ce qui a entraîné le débordement des rivières. On recense 260 communes submergées, la dégradation conséquente de 6 000 habitations et de plus de 50 exploitations agricoles, sans parler des commerces, entreprises et bâtiments publics. La population, les pieds dans l’eau, n’a pas été épargnée.

Une campagne d’appels aux personnes isolées

À la CMCAS Littoral Côte d’Opale, c’est le branle-bas de combat. Ses bénéficiaires peuvent compter sur son soutien. Une information est très vite publiée sur le site de la CMCAS, avec les numéros de téléphone de la CMCAS, du président (disponible à tout moment) et du Secours populaire français des électriciens et gaziers, puis elle est relayée sur les réseaux sociaux, invitant les bénéficiaires en situation délicate à se faire connaître.

« Dès les premières inondations, nous avons répertorié les bénéficiaires habitant ces communes sinistrées, afin de dresser un état de leur situation et de voir comment nous pouvions les aider si besoin », explique Olivier Colle. Dans la foulée, une campagne pour appeler les bénéficiaires les plus fragiles est lancée.

« C’était important de faire savoir aux personnes qu’on était là en cas de besoin et qu’elles n’hésitent pas à nous solliciter. »
Sabrina Fourrier, assistante sanitaire et sociale de la CMCAS Littoral Côte d’Opale

À g., l’espace convivial de l’étang de Balinghem, patrimoine de la CMCAS Littoral Côte d’Opale, tout juste rénové par les bénévoles. À dr., le même endroit sous les eaux à la suite des fortes pluies et des crues dans la région début novembre 2023. ©CMCAS Littoral Côte d’Opale

En une après-midi, 61 personnes identifiées comme esseulées ou isolées, sans distinction d’âge, ont été contactées par les agents de la CMCAS. « Nous avons téléphoné à chacune d’entre elles pour prendre de ses nouvelles. Lorsqu’on ne l’avait pas directement, on laissait un message lui demandant de nous rappeler, raconte Sabrina Fourrier, assistante sanitaire et sociale de la CMCAS. C’était important de faire savoir aux personnes qu’on était là en cas de besoin et qu’elles n’hésitent pas à nous solliciter. »

Certes, les caves, sous-sols, jardins inondés ne se comptent plus, mais heureusement, pas de situation d’urgence pour les agents et leur famille. Seule une bénéficiaire de Saint-Étienne-au-Mont (Pas-de-Calais), la ville la plus sinistrée, a dû quitter sa maison ; elle est relogée avec ses enfants dans sa famille. « Elle est très éprouvée, poursuit Sabrina Fourrier. Nous lui avons proposé notre aide et bien sûr, nous la suivons. »

Pour les agents, savoir qu’ils peuvent compter sur les Activités Sociales, qu’elles les soutiennent dans cette épreuve et leur apportent secours le cas échéant, est primordial. La campagne d’appels a d’ailleurs reçu un très bon accueil.

Samuel Pyl-Tillet, président de la CMCAS Nord-Pas-de-Calais.« Les SLVie sont des appuis essentiels pour le suivi de notre population »

Samuel Pyl-Tillet, président de la CMCAS Nord-Pas-de-Calais

 

Quelle est la situation des bénéficiaires de la CMCAS ?

Nous avons identifié sept personnes ayant subi quelques dégâts, dont trois ont été relogées. Certaines dans leur résidence secondaire ou chez des amis, d’autres par la mairie. Une bénéficiaire a demandé notre accompagnement, notamment dans les démarches administratives et pour son relogement.

Notre objectif était d’être présents pour accompagner les bénéficiaires en difficulté qui nous ont sollicités. Mais je crois que nous avons été moins impactés que nos collègues de la CMCAS Littoral Côte d’Opale. Les CMCAS Picardie et Gironde nous ont assuré de leur solidarité et ont proposé leur aide, ainsi que le Comité de coordination des CMCAS. Je les en remercie.

Vu la répétition des événements sur un temps court, beaucoup de choses ont été mises en place par les pouvoirs publics et les sinistrés eux-mêmes pour faire face à l’urgence. À nous, Activités Sociales, de voir comment nous pouvons accompagner nos bénéficiaires plutôt dans la durée et le long terme.

De quelle façon aidez-vous les bénéficiaires sinistrés ?

Dans un premier temps, nous avons évalué les besoins avec le président et les correspondants de la SLVie Arras-Béthune-Saint-Omer, qui couvre la zone la plus touchée. Les SLVie sont des appuis essentiels dans le suivi de notre population, malgré la baisse des moyens bénévoles.

Par ailleurs, les professionnel·les de la CMCAS ont appelé la cinquantaine de bénéficiaires concernés par les zones d’inondation, sur six communes. Ils étaient plutôt contents qu’on vienne aux nouvelles dans ces moments difficiles, qu’on fasse le point avec eux. Et, le cas échéant, qu’on gère les situations dramatiques.

Dès lors, nous pouvons proposer des aides financières d’urgence, débloquées par la Commission sanitaire et sociale de la CMCAS, après examen de la situation. Ou déclencher un appel de solidarité auprès de nos bénéficiaires pour des dons de vêtements ou de meubles, pour quelqu’un qui aurait tout perdu à cause des inondations. Tout cela sera du cas par cas.

La légendaire générosité des gens du Nord

« Moi, j’ai eu de la chance. Je n’ai que mon sous-sol sous les eaux et j’ai des pompes. Tout va bien pour moi. L’eau est montée très vite ; les gens ont été surpris, témoigne Olivier Guyot, 66 ans, retraité de la CMCAS Littoral Côte d’Opale, habitant à Écuires, tout près de Montreuil-sur-Mer. C’est la rivière, la fameuse Canche, qui a débordé, prenant tout le monde de court. »

L’appel de sa CMCAS l’a agréablement surpris. « C’est réconfortant de savoir que quelqu’un s’inquiète pour vous, et prend de vos nouvelles. Les agents de la CMCAS étaient prêts à venir m’aider si j’avais besoin, c’est rassurant, confie le retraité. La mairie, elle, n’a rien fait ! La solidarité dans les IEG, c’est bien connu. » Lui-même a proposé ses services à la CMCAS pour aider des collègues, car c’est la galère pour beaucoup de personnes.

Olivier Colle, président de la CMCAS Littoral Côte d'Opale.« Notre objectif [est] de ne laisser personne, notamment les plus esseulés, dans le désœuvrement ou le désarroi, et d’intervenir si nécessaire. »
Olivier Colle, président de la CMCAS Littoral Côte d’Opale

L’antenne du Secours populaire français (SPF) des électriciens et gaziers du Pas-de-Calais est elle aussi mobilisée. « Nous travaillons en étroit partenariat avec la CMCAS Littoral Côte d’Opale, indique Pierre-Marie Gosselin, responsable de l’antenne. On s’informe mutuellement de personnes qui peuvent être en détresse et exerçons un suivi. » Le SPF distribue des colis alimentaires et peut débloquer une aide financière d’urgence. S’il y a peu de demandes du côté des familles des IEG, le SPF des électriciens et gaziers porte évidemment secours à tout le monde, notamment à la population locale.

« Il y a eu un énorme élan de solidarité. Les gens se sont entraidés. Certains ont accueilli chez eux les sinistrés dont les logements n’étaient plus habitables. Les mairies croulent sous les dons de vêtements et de denrées alimentaires, indique Sabrina Fourrier. Ce qui explique peut-être pourquoi la CMCAS a été peu sollicitée. » « Notre objectif reste de ne laisser personne, notamment les plus esseulés, dans le désœuvrement ou le désarroi, et d’intervenir si nécessaire » : voilà l’essentiel pour Olivier Colle, président de la CMCAS Littoral Côte d’Opale.


Huit dossiers ouverts du côté des assurances Satec-CCAS

Le coût des inondations est évalué à 550 millions d’euros. Le 27 novembre dernier, le gouvernement a classé la majorité des communes en état de catastrophe naturelle : 214 dans le Pas-de-Calais, une trentaine dans le Nord.

Le groupe Satec indique avoir ouvert 8 dossiers : 6 dans le département du Pas-de-Calais, 2 dans le Nord concernant les premières inondations débutées les 6 et 7 novembre derniers.

Tous les sinistres n’ont pas le même niveau de gravité et concernent des dégâts matériels. Seuls 3 dossiers sont « considérés comme graves », comme la submersion totale d’une habitation. L’assuré sinistré, après le passage de l’expert, a reçu un acompte.

Pour tout renseignement : ccas.satecassur.com et 0970 809 770 du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 heures.

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