Kampagn’arts, festival de proximité et modèle de vertu

Yaniss Odua était la tête d'affiche du festival Kampagn'arts, partenaire de la CMCAS Tours-Blois. ©Mathilde Normand/CCAS

Yaniss Odua était l’une des têtes d’affiche du festival Kampagn’arts, partenaire de la CMCAS Tours-Blois. ©Mathilde Normand/CCAS

Du bon son à 15 euros le week-end et un camping gratuit, le tout accessible aux personnes handicapées et labellisé écoresponsable, grâce à une équipe 100% bénévole : et si les Kampagn’arts était le festival parfait ?

Campagne + arts = Kampagn’arts ? Pas compliqué, mais il fallait le trouver, un peu comme cette petite bourgade du nord de l’Indre-et-Loire qui a accueilli, le week-end dernier, le festival les Kampagn’arts. De 1700 habitants, Saint-Paterne-Racan passe ainsi à 9000, un vrai boom (boom) démographique illustrant le franc succès de l’opération.

À la base de chaque chose, il y a une histoire à narrer. Celle-ci se raconte en quelques mots. Les Kampagn’arts sont nés de l’envie commune de quelques frondeurs d’insuffler la vie dans des milieux quelque peu désertés. Un vrai combat et un réel engagement pour l’association Bouge ton bled, à l’initiative du festival, dont le principe réside dans leur nom. L’idée ? Simple, basique : rendre attractives les zones rurales en organisant un événement familial et ouvert à tous. Pari réussi pour la cinquantaine de membres du début, tous et toutes bénévoles, qui voient dans la réussite des Kampagn’arts, la preuve tangible de leur volonté de fer et de faire.

Les Kampagn'arts, un festival Par et Pour tous. ©Mathilde Normand/CCAS

Les Kampagn’arts, un festival Par et Pour tous. ©Mathilde Normand/CCAS

Installé sur la base de loisir de Saint-Paterne-Racan, les 29 et 30 juin derniers, le festival continue de croître. Déjà 12 ans d’existence et toujours la même envie de faire découvrir, partager et aimer autour de la musique mais pas que… Théâtre, produits du terroir, ateliers pour les enfants, le festival propose des activités variées accessibles à tous, dans tous les sens du terme. Sans oublier de mettre l’accent sur l’accessibilité aux personnes en situation d’handicap. Un grand travail a également été fait autour de l’environnement avec des poubelles de tris et des cendriers positionnés aux quatre coins du site. Plateforme pour assister aux concerts, files prioritaires, gratuité pour l’accompagnant·e, stands et toilettes réfléchis pour plus de facilité… l’événement mérite bien son Saint Graal, le label écoresponsable, soutenus dans cette quête par l’association lavalloise Quest’handi.

Accueillir est une notion maitresse chez les Kampagn’arts. Le festival propose un camping gratuit en lisière de forêt avec un chapiteau bar dirigé par l’association Bric à Notes, comparse de Bouge ton Bled. Un échange de bon procédé et de services rendus entre camarade.

Les Kampagn’arts, un festival de bonnes ondes

Et que la fête commence ! Voici ce qu’ont pu ressentir les spectateurs aux premières notes entonnées par le joyeux Féfé. Sur la scène principale, devant une foule déjà nombreuse en ce vendredi 29 juin, le chanteur a pu pousser la chansonnette sous la chaleur de ce début de weekend prometteur. Se sont succédés Bloco Rillètch et ses percus, Shantel Bukovina Club et Strup. Le deuxième soir les festivalier·ères ont pu écouter et/ou découvrir, sur les deux scènes du festival, So Lune, Yaniss Odua, El Gato Negro, Mome, 90’s Clock, Les tambours du Bronx et Iphaza et ce jusqu’à 4 heures du matin. De l’avis général, du festivalier à l’artiste en passant par l’organisateur, tous et toutes s’évertuent à nous conter la fabuleuse histoire de leur rencontre avec l’événement. On les écoute ?

Yaniss Odua, artiste et fils d’agent :
« On est sans filet »

« J’aime l’ambiance des festivals pour l’énergie qui en découle. Les interactions sont nombreuses et pour le coup, on est sans filet. Si les gens n’aiment pas, ils vous le feront comprendre. J’aime aussi rassembler autour de thèmes qui me sont chers. Tous les festivals n’offrent pas cela. Dans la même veine, il y a Soulac. C’était la folie cette année ! Oui j’y étais et je connais bien la CCAS.

Figure-toi que mon père travaillait à EDF en Martinique ! On partage les mêmes valeurs. Ma musique, je la veux près du peuple et diluant respect, amour et partage. L’idée quand tu organises ce type d’événement ou juste quand tu y participes en tant qu’artiste, c’est de faire partie d’un mouvement d’ensemble, de laisser une trace et de permettre à des gens qui ne te connaissaient pas avant de te découvrir et de s’éveiller à d’autres choses. Si j’ai fait ça, pour moi, j’ai déjà tout gagné. »

So Lune, gagnant·es du tremplin des Kampagn’arts :
« On retrouve l’esprit spontané et joyeux de l’enfance »

Le duo So Lune, composé de Joseph et Romane (à g.), accompagnés de leur ingénieur son (à dr.). ©Mathilde Normand/CCAS

Le duo So Lune, composé de Joseph et Romane (à g.), accompagnés de leur ingénieur son (à dr.). ©Mathilde Normand/CCAS

« Nous nous avons déjà une proximité particulière avec le festival. Notre duo fraternel avec Joseph s’est formé à la fin de mes études au conservatoire. On débute encore, notre premier LP « Lou Wave » date de 2016, on sort le second « Child Spirit » en novembre. Quand j’ai vu que le festival organisait un tremplin, je n’ai pas hésité. C’était la première fois que nous allions aussi loin de notre Dordogne actuelle pour la musique. Nous avons été sublimement accueillis. C’est amusant, cela fait écho avec notre second LP. L’esprit spontané et joyeux de l’enfance, on l’a vraiment retrouvé ici.

Savant mélange d’électro, de slam, de beatbox, scratch, classique, So Lune sera en concert durant l’été : le 13 juillet à La Rochelle, le 4 août au château Cadrieu et le 18 août à Bosset.

Jonathan Orgeur, technicien d’exploitation Enedis à Chinon, membre fondateur du festival :
« On prend en galon et en force »

Kampagn'arts, festival de proximité et modèle de vertu | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 42005 Portrait de Jimmy 2

Jonathan Orgeur (à g.), membre de la commission jeunes de la CMCAS Tours-Blois, avec son collègue Jimmy D’eurveilher, technicien Enedis à Tours. ©Mathilde Normand/CCAS

« L’ensemble était joyeux, coloré, les gens semblaient heureux. Nous sommes fiers des nouveaux aménagements pour les personnes handicapés qui ont bien fonctionné et nos initiatives sur le traitement des déchets. On a encore beaucoup de travail dans ce domaine, on ne peut que progresser. Enfin, en tant que salarié Enedis et bénéficiaire des Activités Sociales, je suis ravi d’avoir pu compter dans nos rangs de bénévoles (250 au total !) 4 agents, dont une personne retraitée, sans compter les dizaines d’agents venus en festivaliers. Au départ, on venait les chercher maintenant ça se fait naturellement. On prend en galon, en force ce qui nous permet de mettre en place tous nos projets et il y en a ! Rendez-vous l’année prochaine ! »

Timothée et Yohann, festivaliers :
« Un festival proche de chez nous et accessible niveau prix »

Le festival proposait de nombreuses autres animations. ©Mathilde Normand/CCAS

Le festival proposait de nombreuses autres animations. ©Mathilde Normand/CCAS

Timothée : « C’était la première fois que je venais, mais j’ai été conseillé par plusieurs de mes amis. L’intérêt de ce festival c’est qu’il proche de chez nous, très accessible niveau prix et le camping est grand et gratuit. De plus, l’idée d’avoir deux scènes nous permet de sauter d’une ambiance à l’autre sans attendre. Je le recommande vraiment. »

Yohann : « C’est ma deuxième fois et si je reviens, en plus entouré, c’est que j’ai apprécié ! Les deux plus du festival à mes yeux, c’est le village gourmand et les installations dévolues aux personnes handicapées. Moi qui ai travaillé dans le milieu de la santé, j’avoue y être sensible. C’est rare de voir autant de moyen dans ce sens pour un festival de cette taille. »

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