« Le combat continue » : une soirée féministe à la CMCAS Caen

"Le combat continue" : une soirée féministe à la CMCAS Caen | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 132227 Journee Internationale des Droits des Femmes Cmcas de Caen

À quoi ressembleraient aujourd’hui les arts, les sciences, la mythologie, la politique, l’Histoire… s’ils n’avaient été façonnés par des millénaires de patriarcat ? Voici le point de départ de « Larmes de crocodile », de Fanny Catel et Jean-Noël Françoise, proposé le 7 mars aux bénéficiaires de la CMCAS Caen, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. ©Charles Crié/CCAS

Au programme de la soirée du 7 mars, veille de la Journée internationale des droits des femmes : échanges autour d’un buffet, spectacle visuel et sonore et remise d’un livre en présence des auteurs. Une rencontre sous le signe du féminisme et du militantisme qui éveille les esprits et libère la parole.

Il y a un peu plus de 100 ans, la Journée internationale des femmes était créée. Où en sommes-nous, un siècle plus tard ? « Le combat continue », pour Céline Mokrane, responsable de la commission évènementielle de la CMCAS Caen. « On se bat toujours pour que la femme soit considérée comme l’égale de l’homme, et on en est encore loin ».

La présence des quelque 200 bénéficiaires, majoritairement des femmes, à la soirée organisée par la CMCAS Caen est la preuve, s’il en fallait une, que l’engagement féministe a encore de belles années devant lui. Aucune des femmes présentes n’est là par hasard, et toutes ont des expériences personnelles à raconter. Josiane Lemale, retraitée et veuve d’un agent EDF, participe pour la deuxième fois à cet événement. « Je travaillais dans le commerce, et jamais mon patron n’a accepté de me libérer ce jour-là » explique à regret cette retraitée dynamique.

Un nouveau format pour le 8 mars

L’idée de marquer le 8 mars sous cette forme est assez récente à la CMCAS. Les années précédentes, les bénéficiaires partaient en car en direction de la capitale pour une journée 100 % féminine sous le signe de la détente. « On avait envie de remettre du politique dans la Journée internationale des droits des femmes, confie Valérie Delaunay, présidente de la CMCAS Caen. On souhaitait que les femmes puissent échanger entre elles, et avec les auteurs venus en dédicace. Les femmes rencontrent toujours des difficultés dans le milieu professionnel et personnel. On parle encore du droit à l’avortement, les femmes sont les premières victimes collatérales lors des guerres, subissent des viols, etc. En France nous sommes privilégiées, il ne faut pas l’oublier : nous avons la chance de pouvoir exprimer notre point de vue. Ce n’est pas le cas partout. »

« Je regrette profondément que l’on se batte pour conserver nos acquis, et pas pour en avoir davantage. »
Pierrette Rouzière, ayante droit de la CMCAS Caen

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Danielle Poullard, Pierrrette Rouzière et Annie Lebarbier ont accepté l’ invitation de la CMCAS Caen. ©Charles Crié/CCAS

Ce changement de format n’est pas pour déplaire. « La journée ‘détente’ permettait à certaines femmes d’acquérir un peu d’autonomie certes, mais cette journée doit avant tout être militante », souligne Pierrette Rouzière, ancienne institutrice désormais retraitée et femme d’agent EDF. C’est une véritable journée de lutte, nous nous devons de défendre notre liberté de femmes et il y a encore du boulot. Nos droits régressent partout et demain, ce pourrait être notre tour ; nous devons penser à nos filles et nos petites-filles, et garder à l’esprit que rien n’est jamais acquis. Je regrette profondément que l’on se batte pour conserver nos acquis, et pas pour en avoir davantage. »

« Le chemin de l’égalité hommes/femmes est encore long »

Des acquis fragiles ? Toutes semblent en être conscientes. « Nous devons être vigilantes », assène Corinne Le Bars, ayante droit de la CMCAS Caen lauréate du Concours des écrivains des IEG 2022, venue dédicacer son ouvrage « À s’en brûler les ailes ». Si certaines se sont battues, comme Danielle Poullard, retraitée et épouse d’agent EDF, pour obtenir l’ouverture de son compte en banque personnel en 1961, d’autres s’étonnent de la différence salariale qui subsiste malgré les années qui passent.

« J’ai pu constater dans ma carrière, qu’à poste équivalent, un homme était mieux payé qu’une femme, ça me sidère », raconte Josiane Lemale. Nolwenn Renard, enseignante et femme d’agent GRDF, ajoute que « le chemin de l’égalité hommes/femmes est encore long. Par exemple dans mon métier, quasiment exclusivement composé de femmes, nous sommes le seul ministère où les catégories A sont si mal payées ».

À l’origine du livre de Corinne Le Bars, sept femmes originaires du Calvados qui se rencontrent au hasard d’un atelier animé par des assistantes sociales afin d’échanger sur leur burnout. ©Charles Crié/CCAS

À la fin de cette journée, certaines repartent choquées, d’autres estomaquées, avec le besoin impérieux de digérer ce à quoi elles viennent d’assister au théâtre du Sablier. « Larmes de crocodile », est un spectacle fort et éloquent, repensant totalement la place de la femme et de l’homme dans la société, supprimant toute idée de supériorité d’un sexe sur l’autre. Un spectacle qui donne à réfléchir et qui n’a pas été choisi au hasard, mais avec la volonté de proposer autre chose et de surprendre. Une découverte nécessaire, puissante et déstabilisante qui clôt à merveille cet instant de sororité.

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